www.philatelistes.net - La Gazette des Absents (numéro 19)
L'aéropostale par les timbres
Dans les cockpits ouverts, seule une épaisse combinaison protégeait les pilotes contre les éléments. Ils devaient cependant apporter le courrier à l'heure, quel que soit le temps. Beaucoup s'écrasèrent sur les montagnes noyées dans le brouillard, le courrier s'éparpillant parmi les débris de leur avion. L'histoire de l'Aéropostale est étroitement liée à celle de l'aviation

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La Gazette des Absents (numéro 19)



19, Samedi 24 Décembre 1870

PARAIT
Les Mercredi et Samedi
à 10 h. du matin
D. JOUAUST, REDACTEUR
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LETTRE-JOURNAL
DE PARIS
Gazette des Absents

Prix : 15 centimes.
EN VENTE A PARIS
Rue Saint-Honoré, 338
et au bureau du Figaro
RUE ROSSINI, 3
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MERCREDI 21 Décembre 1870. -- RAPPORT MILITAIRE : 20 décembre. Le Gouverneur est parti ce soir pour se mettre à la tête de l'armée, des opérations de guerre importantes devant commencer demain 21 décembre, au point du jour. Tous les mouvements de troupes se sont exécutés avec la plus grande régularité, et, à l'heure qu'il est, il y a plus de cent bataillons de garde nationale mobilisée en dehors de Paris.

Rapport au ministre de la justice sur M. Delord, ancien juge de Cahors, condamné à la transportation pour sa résistance au coup d'état de décembre, et actuellement avocat à Constantinople. Pour échapper à un mandat d'arrêt décerné contre lui le 19 décembre, il avait dû quitter la France. Son caractère d'inamovibilité ne permettant pas de le destituer, on s'appuya, pour le révoquer de ses fonctions en mai 1853, sur l'article 43 de la loi du 20 avril 1810, statuant que les juges qui s'absentent sans congé régulier sont considérés comme démissionnaires si leur absence dure plus de 6 mois. Une réparation est due à M. Delord, et le rapport propose de lui offrir la place de consul-chancelier de l'ambassade de France à Constantinople. - Lettre du ministre des affaires étrangères, approuvant le rapport ci-dessus.

RAPPORT MILITAIRE de 2 h. du soir. L'attaque a commencé ce matin sur un grand développement, depuis le Mont-Valérien jusqu'à Nogent. Le combat est engagé et continue avec des chances favorables pour nous sur tous les points. Cent prisonniers prussiens, venant du Bourget, viennent d'être amenés à Saint-Denis. Le gouverneur est à la tête des troupes.

- Les Oeuvres de bienfaisance. La saison est dure et la misère est grande, mais la charité publique est à la hauteur des souffrances de la population. On s'ingénie en mille façons pour venir en aide aux indigents. Ce ne sont partout que souscriptions, conférences, concerts, organisés pour donner aux malheureux des aliments ou des vêtements. Dans le grand nombre des ventes charitables, nous citerons la Société de secours aux victimes de la guerre, présidée par Mme Jules Simon. Depuis trois mois, les dames qui composent cette Société ont pu établir 5 fourneaux économiques ; délivrer gratuitement, par chaque fourneau, plus de 2,000 portions par jour ; distribuer dans deux salles d'asile un repas aux enfants ; installer un atelier de 600 femmes travaillant pour les nécessiteux ; donner enfin, en bons de chauffage, nourriture et médicaments, de quoi venir en aide aux besoins les plus urgents, le tout représentant une dépense de plus de 32,000 fr. par mois. La Société a organisé pour dimanche prochain, jour de Noël, une vente au profit de l'oeuvre, et à cet effet elle vient d'adresser au commerce un appel qui a rencontré partout un accueil sympathique et empressé. - M. R. Wallace, qui dernièrement avait mis à la disposition des hospices 200,000 fr. destinés au chauffage des indigents, vient de se signaler par un nouvel acte de générosité. Il a versé 20,000 fr. pour les blessés de l'affaire commencée hier, et a remis en
  outre 60,000 fr. pour secours à donner aux veuves et aux orphelins des victimes tombées sur le champ de bataille.

JEUDI, 22 décembre. - RAPPORT MILITAIRE : 21 décembre. Les opérations militaires engagées aujourd'hui ont été interrompues par la nuit. Sur notre droite, les généraux de Malroy et Blaise, sous les ordres du général Vinoy, ont occupé heureusement Neuilly-sur-Marne, Ville-Evrard et la Maison-Blanche. Le feu de l'ennemi a été éteint sur tous les points où il avait établi des batteries pour arrêter notre action, à la suite d'un combat d'artillerie très vif. Le général Favé, commandant l'artillerie de la 3ème armée a été blessé. Le plateau d'Avron et le fort de Nogent ont appuyé l'opération. - Dès le matin, les troupes de l'amiral de La Roncière ont attaqué le Bourget. Elles étaient composées de marins, de troupes de lignes et de gardes mobiles de la Seine. La première colonne, qui avait pénétré dans le village, n'a pu s'y maintenir. Elle s'est retirée après avoir fait une centaine de prisonniers, qui ont été dirigés sur Paris. Le général Ducrot fit alors avancer une partie de son artillerie, qui engagea une action trsè violente contre les batteries de Pont-Iblon et de Blanc-Mesnil. Il occupe ce soir la ferme de Groslay et Drancy. - Du côté du Mont-Valérien, le général Noël, vers 7 heures du matin, a fait une forte démonstration à gauche de Montretout, au centre sur Buzenval et longboyau, en même temps que sur sa droite le chef de bataillon Faure, commandant du génie du Mont-Valérien, s'emparait de l'île du Chiard. Au moment où cet officier supérieur y pénétrait à la tête d'une compagnie de francs-tireurs de Paris, il fut blessé très grièvement. Le capitaine Haas, qui commandait cette compagnie fut tué raide. - La garde nationale mobilisée a été engagée aujourd'hui avec les troupes. Tous ont monté une grande ardeur. Le chiffre de nos blessés n'est pas encore connu. Il n'est pas très considérable., eu égard au vaste périmère sur lequel se sont développées les opérations. Cependant les marins et la garnison de Saint-Denis ont fait des pertes assez sérieuses dans l'attaque du Bourget, qui d'ailleurs a été fort contrariée par une brume intense très gênante pour l'action de notre artillerie. Le Gouverneur passe la nuit avec les troupes sur le lieu de l'action.

INFORMATIONS ET FAITS DIVERS. - Lettres et Dépêches. Il est parti, depuis le commencement du siège quarante aérostats, qui ont emporté huit mille kilogrammes de lettres. En supposant que leur poids moyen soit de 2 grammes 1/2, on arrive à un total de 3,200,000 pour les trois mois qui viennent de s'écouler. En réponse à cette quantité considérable de letttres, il ne nous est encore parvenu que 6,000 dépêches environ. Quelques personnes en ont reçu deux fois, mais le plus grand nombre est encore sans nouvelles. En raison des difficultés, des retards et des nombreuses chances de perte que comporte actuellment le service de la télégraphie, nous ne saurions trop recommander l'envoi des dépêches collectives toutes les fois que l'on pourra réunir dans


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Un grand merci à Philippe ROBY (Philatélie72) collectionneur passionné pour nous avoir transmis les documents pour les numéros 2 à 10, 12 à 14, 18 à 21, 24, 26 à 28.
Ainsi qu'à Chantal S. pour le numéro 17.


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Toussaint COPPOLANI
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