www.philatelistes.net - La presse philatélique écrite
Les Cérès de Bordeaux
1870-1871 GOUVERNEMENT PROVISOIRE
EMISSION DITE "CERES DE BORDEAUX".
Ce site a été conçu pour être utile au collectionneur. Commencé le 16 février 2011, il mettra quelques années avant d'être complet. Pour le moment le chantier le plus compliqué, celui du 20 centimes est ouvert. Ce site deviendra en premier lieu une aide à l'identification incontournable. Il sera fait par vous, pour vous. N'hésitez pas à participer de la manière que vous pouvez. En attendant, bénéficiez des possibilités suivantes, au fur et à mesure de leur mise en fonction

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L'Année 2020 avec


Timbres Magazine
décembre   2020

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Numéro 228 - Décembre 2020
ÉDITORIAL : Dans l'attente de jours meilleurs
Alors que les activités philatéliques semblaient pouvoir reprendre leur cours, les restrictions sanitaires annoncées en ce mois de novembre sonnaient la fin de l'espoir pour de nombreuses associations de pouvoir organiser leurs manifestations. Certaines les ont annulées purement et simplement, d'autres les ont reportées en souhaitant pouvoir les mettre en œuvre sous des jours meilleurs.
Pour pallier ces interdictions de rassemblement, certains clubs ont réalisé des expositions virtuelles sur Internet. Un gros travail qui, s'il permet effectivement de regarder des collections sur un écran d'ordinateur, ne remplace toutefois pas l'ambiance de ces manifestations où l'on peut flâner devant les panneaux d'exposition, se côtoyer, partager ses impressions et y aller de son commentaire. Mais j'atténuerai ce sentiment un peu négatif par le constat que sur un écran, on regarde les pages des collections avec sans doute plus d'acuité qu'à l'habitude. Je m'explique : lorsque l'on est assis devant son écran, c'est évidemment plus confortable et l'on lit plus aisément les commentaires explicatifs des pièces exposées par les collectionneurs. Dans la réalité, chacun sait qu'il faut se baisser - et c'est parfois pénible pour les reins pour regarder la dernière rangée de feuilles au bas des panneaux !
Les ordinateurs sont assurément une belle invention. Imaginons-nous un instant trente ans plus tôt ! Comment aurions-nous pu vivre la crise suscitée par la pandémie que nous subissons actuellement ?
Comment voir, se documenter, comment acheter ou vendre avec les restrictions de déplacement, avec la fermeture des commerces non essentiels ?
Internet est assurément, avec ses qualités et ses défauts, une grande et belle invention. Et elle nous est bien utile à nous les collectionneurs en ces temps difficiles.
J'en profite au passage, pour dire à ceux de nos lecteurs qui ont essayé de nous joindre sur la messagerie "@timbropresse.fr" sans résultat durant la période du 9 au 25 octobre dernier, que celle-ci est à nouveau opérationnelle. Et je leur adresse ici toutes nos excuses pour ces désagréments.
Heureusement, cette crise ne nous empêche pas de continuer à travailler pour confectionner ce magazine et vous le proposer aussi dense, varié et intéressant que possible. Chaque rédacteur a mis un point d'honneur à ce que ce numéro de fin d'année s'avère encore riche en sujets inédits qui, je l'espère, vous distrairont de l'ambiance anxiogène qui prévaut actuellement.
L'enthousiasme avec lequel nous effectuons ce travail pourrait sembler être une incongruité par les temps qui courent. Il n'en est rien. Comme je l'ai déjà écrit, notre démarche se veut positive et n'a d'autre ambition que le plaisir et la satisfaction que vous éprouvez à nous lire chaque mois.
Encore une fois: n'oubliez pas de prendre bien soin de vous.
Michel Melot, Rédacteur en Chef

"Les Panoramas en fête" : 220 ans !
Construit en 1799 à la place de l'hôtel de Montmorency-Luxembourg, le Passage des Panoramas est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1974.11 doit son nom à deux rotondes de 20 mètres de hauteur, installées par Robert Fulton, inventeur de la navigation à vapeur, lorsqu'il vint à Paris pour y proposer son invention à Napoléon 1er. Sur les rotondes étaient peints des tableaux panoramiques montrant notamment Paris vu du toit des Tuileries et l'évacuation de Toulon par les Anglais en 1793. En 1816 l'ingénieur Philippe Le Bon effectue dans le Passage le premier essai d'éclairage qui en fera l'ancêtre des centres commerciaux modernes. En 1834, le Passage est complété par les Galeries Saint-Marc, des Variétés, Feydeau et Montmartre.
Maryse Hisz, une héroïne de l'air
Issue d'une famille alsacienne modeste qui, refusant l'annexion à l'Allemagne, s'était établie dans la région parisienne, Marie-Antoinette Hilsz nait à Levallois-Perret le 7 mai 1901. Après l'école communale, elle entre comme apprentie chez une modiste mais son plaisir est d'admirer de son balcon les avions militaires qui font la navette entre la base de Villacoublay et l'aérodrome du Bourget. A l'issue de la première guerre mondiale elle assiste aux meetings aériens qui se multiplient.
Les anciennes routes postales d'Andorre, des premiers transports de courrier jusqu'à la fin de années 1920
L'objet de cet article est de montrer le fonctionnement rudimentaire de la distribution et de la levée du courrier dans la Principauté dans la première moitié du XIXème siècle jusqu'à la fin des années 1920, avant l'ouverture des bureaux des deux administrations postales.
Le fabuleux destin de Giuseppe Raffo !
Passer de l'état de servitude à celui de détenteurs de fonctions politiques de premier plan : voilà le destin bien peu commun que connut une famille italienne dans le courant du XIXème siècle Une aventure dont nous restent bien sûr des traces postales et épistolaires...
La philatélie de Curaçao sous influence britannique !(2ème partie)
Alors que la Seconde guerre mondiale faisait rage, les vignettes postales vinrent à manquer à Curaçao, coupé de la métropole occupée par les troupes nazies, mais restée fidèle à la Reine Wilhelmine. Elle s'était exilée de justesse en Grande-Bretagne le 13 mai 1940, et avait pris la tête de la résistance, à laquelle les colonies d'Amérique s'était ralliées.
Après Versailles 1919 : les autres traités
Il y a 101 ans, les délégués réunis pour le Congrès de la Paix à Versailles signaient le 29 juin 1919 le fameux « Traité de Versailles ». Mais concentré avant tout sur les futures relations avec l'Allemagne vaincue, il n'aborda pas le démantèlement des territoires des alliés de l'Allemagne (l'Autriche-Hongrie et l'Empire ottoman), qui fit l'objet de plusieurs autres traités.
Exemples de marques "B.M" sans indication de date
Leur nombre, si l'on tient compte de leur graphisme et de la couleur de l'encre utilisée, ne doit pas atteindre la dizaine. C'est bien peu si on le compare à la liste des timbres à date, types 15 et 22 avec indication « Boite Mobile », plus ou moins abrégée selon l'encombrement du nom du Bureau, qui dépasse les 310. Dont voici un bel exemple cité par Salles (Vol II page 290) comme étant la première date connue
Maison-Alfort : l'Ecole Nationale Vétérinaire
Amis collectionneurs, aujourd'hui, nous vous proposons une visite-guidée de l’École Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort (ENVA). Cette promenade s'effectue avec le concours de cartes postales de la Belle Époque. C'est à dire d'un temps écoulé entre la fin du XIXème siècle et la Première guerre mondiale. Mais, ces images nous ouvrent les portes d'un passé beaucoup plus lointain. Jugez-en: la première inscription d'un étudiant à l'école d'Alfort remonte au 12 octobre 1766 ! Il s'appelait Jean Soulier. Il était originaire de Provins. Cela ne confère pas à Maisons-Alfort un record absolu d'ancienneté. C'est à Lyon, cinq ans auparavant, que fut édifiée par le célèbre avocat et écuyer Claude Bourgelat, non seulement la première école vétérinaire française, mais la première école vétérinaire au monde : celle de Lyon ! Et l'on doit au même personnage la fondation de l'école d'Alfort. Voici la statue de Claude Bourgelat sur une carte postale ancienne. Ce monument en bronze fut inauguré le 30 octobre 1879 dans la cour d'honneur de 1'Ecole d'Alfort. Il a été fondu pendant la Seconde guerre mondiale et remplacé en 1956 par une copie en pierre réalisée par le sculpteur lyonnais Georges Salendre.
Il y a un demi-siècle mourait le général de Gaulle
Commémoration oblige. En ce cinquantième anniversaire de la disparition du général de Gaulle, une déferlante d'images vivantes est mise à la disposition du public par tous les moyens de la communication visuelle tandis que reportages, interviews et souvenirs foisonnent dans la presse écrite. La carte postale illustrée n'est pas en reste.
Les aspects de la vie locale de l'AEF en dix-neuf timbres
De 1945 à 3947, l'AEF est dotée de sa première série ordinaire en taille-douce, dessinée et gravée par Pierre Gandon. Celle-ci constitue le prototype des émissions d'après guerre de la France d'outre-mer.
Les bavardages d'Aristote : Et le timbre fit son entrée dans les toilettes !
Qui aurait pu penser voir cela un jour ? S'il est vrai que nous avons vu le timbre s'essayer sur une quantité de supports extrêmement variés, jamais on n'aurait imaginé qu'un opérateur postal puisse émettre un timbre (ou plutôt un bloc) sur du papier ... toilette ! Eh bien les Autrichiens l'ont fait, vous pouvez d'ailleurs admirer ce chefd'oeuvre en page 58.
Mais on ne devrait pas s'en étonner outre mesure puisque les dernières décennies nous ont montré qu'il pouvait être décliné sur toutes sortes de matériaux. La Hongrie a été parmi les premières en produisant un timbre en aluminium dès 1955 (Yvert, PA 189). Quant à l'URSS, elle a attendu 1961, soit six ans, pour répliquer avec deux timbres (no 2467/8) cotés aujourd'hui 100 euros!
Mais certains se sont dit que le timbre méritait mieux que l'alu et qu'il pouvait être confectionné avec un métal plus noble comme l'or. Et c'est effectivement un commémoratif marquant le décès d'A. Schweitzer qui apparaît au Gabon en 1965 et qui bénéficie encore aujourd'hui d'une assez bonne cote. Il sera suivi de bien d'autres émis en Afrique francophone et dans les pays du Golfe notamment.
Auparavant, en 1963, pour une émission dédiée à la « Chimie pour la paix et le socialisme » passée inaperçue, la RDA avait produit un bloc-feuillet sur un tissu synthétique, le « dederon », un équivalent du nylon (BF 13). Cette année-là, l'archipel des Tonga avait sorti des timbres de forme circulaire imprimés sur du carton verni repoussé. Chacun se demandait d'ailleurs si c'étaient vraiment des timbres mais l'année suivante, la poste tongienne réitérait avec des figurines en forme de coeur (en l'honneur d'associations féministes) avant d'atteindre l'apothéose en 1969 en émettant des timbres autoadhésifs en forme de bananes!
Impossible ici de ne pas parler du Bhoutan, ce petit état himalayen qui, toujours en 1969, confia la direction de son agence philatélique à un ressortissant américain nommé Burt Kerr Todd à l'imagination pour le moins débordante. Car c'est à lui que l'on doit les timbres en relief en matière plastique, les impressions lenticulaires (effet 3D), les timbres microsillons (qui cotent aujourd'hui fort cher), les timbres sur acier (qui rouillent!), les timbres sur soie et, dans un tout autre registre, c'est encore lui qui perpétuera la légende du yéti en l'illustrant sur des timbres ! On devra attendre plusieurs années avant de voir apparaître de réelles nouveautés dans le genre comme cet essai réalisé par la poste US en 1990 consistant à imprimer des timbres sur un film polyester. Des petites feuilles de 12 timbres autoadhésifs sont confectionnées au format du célèbre billet vert et pouvaient être insérées dans les DAB (Distributeurs automatiques de billets). En 1983, un bloc-feuillet en bois émis par Djibouti connait un indéniable succès.
Les incrustations commencent à se généraliser dans les années 2000 : des demi-perles aux Emirats Arabes Unis, de la poussière de météorite en Autriche, des cristaux de Zwarowski sur du tissu Alcantara (encore en Autriche), la terre battue du POPB de Bercy également incrustée sur un bloc-feuillet signant la victoire de l'équipe de tennis de Russie en Coupe Davis, etc., etc., ... Pour les matériaux, on verra également les broderies en Suisse, en Autriche, le feutre à Singapour et le liège au Portugal ... Et en même temps, les collectionneurs vont enrichir leurs albums avec des timbres parfumés aux odeurs les plus diverses comme les roses du Bhoutan en 1973, le bois brûlé (au Brésil en 1999), l'eucalyptus (en Grande-Bretagne), la banane (tout récemment en Polynésie), etc. On raconte même que la poste chinoise aurait parfumé le timbre de l'année du cochon de 2007 à l'odeur d'une spécialité de porc aigre-doux!
Comme on le voit les opérateurs postaux ne manquent pas d'imagination pour attirer notre attention. Matériaux insolites et timbres parfumés constituent désormais un vrai thème de collection ! Pour en revenir à la poste autrichienne, doit-on regretter qu'elle ne soit pas allée jusqu'au bout de son idée et émettre son bloc en rouleaux! Sachant qu'un rouleau compte 20 mètres de papier hygiénique, que le bloc mesure 10 cm il y en aurait eu 200 par rouleau. Mais le prix l'a sans doute fait reculer: pas moins de 1 100 euros puisque le bloc affiche une faciale unitaire de 5,50 euros.

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Timbres Magazine
novembre   2020

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Numéro 227 - Novembre 2020
EDITORIAL : Un numéro spécial
Dès le mois de juillet, alors que nous réfléchissions aux contenus des tout prochains magazines, nous avions déjà noté que l'édition de novembre, celle que vous avez aujourd'hui entre les mains, serait un peu particulière. Nous avions souligné sur nos agendas le rendez-vous du Salon dAutomne et les nombreuses émissions réalisées pour les anniversaires du général de Gaulle.
Nous avions alors contacté nos rédacteurs et demandé s'ils pouvaient rédiger des articles en marge des commémorations de cet illustre homme d'état devenu un véritable thème de collection. Car vous n'ignorez sans doute pas que le général est devenu l'un des personnages les plus mythiques de la Seconde Guerre mondiale et de son histoire, ce qui lui a valu d'être très largement timbrifié dans le monde entier et peut-être même bien plus que d'autres Grands qu'il a côtoyés à l'époque.
Alors qu'à notre grand regret le Salon Philatélique d'Automne a été annulé, nous avons maintenu la fabrication de ce numéro spécial dédié aux anniversaires du général et nous espérons qu'il vous plaira.
Beaucoup d'articles ont été rédigés sur le général de Gaulle : il suffit de consulter les index et sommaires de vos publications philatéliques préférées pour le constater. Ne souhaitant pas être trop redondants, nous avons fait le choix de publier des sujets variés et contemporains du général dont certains totalement inédits.
Ainsi François Chauvin vous propose l'histoire de cette "petite" série coloniale de l'Entraide Française née à Londres en 1943 à l'époque de la France Libre. Emise en avril 1945, la guerre était à peine finie, elle aurait pu avoir comme illustration une Semeuse ! Un symbole sans doute inadapté pour la période mais que l'on retrouvera curieusement en 1960 à l'avènement du nouveau Franc !
Jean-Jacques Tillard, lui nous emmène à Saint-Pierre et Miquelon et évoque le ralliement de ce territoire (une des "poussières de l'Empire" comme disait le général) à la France Libre. S'affranchissant du désaccord des Anglo-Américains, il donna l'ordre à l'amiral Muselier et sa petite escadre de prendre Saint-Pierre. C'était la veille de la Noël 1941 .. Des timbres surchargés en témoignent.
Quant à Serge Zeyons, qui avait déjà traité l'appel du 18 juin 1940 dans notre livraison de juin (no 223), il nous fait revivre les débuts de la Vème République, les discours, la fin de la Guerre d'Algérie et les événements de 1968 avec d'autres cartes postales. Une collection particulièrement haute en couleurs !
Et pour finir, Bertrand Sinais raconte l'incroyable histoire de ce timbre de propagande, aux couleurs du maréchal mais à l'effigie du général, apparu dans le Midi de la France en juillet 1943. Un faux qui a pu circuler au nez et à la barbe des autorités d'occupation ! Il va sans dire que vous retrouverez vos autres auteurs ainsi que les rubriques et chroniques habituelles même si certaines ont été reportées au mois prochain en raison d'une actualité abondante.
Voilà donc le menu de ce numéro spécial que nous avons conçu avec beaucoup d'enthousiasme espérant que vous le lirez avec autant de plaisir que celui que nous avons éprouvé en le réalisant. C'est du moins notre ambition. Nous comptons en réaliser un autre d'ici trois ou quatre mois. Il traitera de la Commune, épisode tragique de notre Histoire. Et si vous avez une collection sur le sujet, n'hésitez pas à nous le faire savoir.
Vos courriers, vos mails, toujours aussi sympathiques, sont autant d'encouragements qui nous vont droit au coeur. Soyez-en remerciés. Vous aimez ce magazine alors n'hésitez pas à le faire connaître auprès de votre entourage. Qui sait si des collectionneurs, philatélistes, ne se cachent pas encore parmi vos voisins ou vos amis ? Je vous souhaite donc une bonne lecture.
Et n'oubliez surtout pas, en ces temps difficiles, de prendre bien soin de vous.
Michel Melot, Rédacteur en Chef

Le faux Pétain/de Gaulle : de la résistance à la philatélie
Tandis que Nice est encore occupée par les troupes italiennes, les résistants locaux décident de réaliser un timbre presque comme les autres à ceci près qu'il montre le portrait de l'homme du 18 juin 1940 ! Une opération particulièrement risquée mais quel pied de nez à l'occupant !
Entraide française pour la Libération
Imaginée par la France Libre début 1943, cette émission coloniale de solidarité n'est mise en vente que fin 1944 à Londres, puis à partir de 1945 à Paris et outre-mer. Ces 14 valeurs adoptent la célèbre Marianne, le projet initial était une Semeuse, également de Dulac, pour laquelle existent des maquettes et même des essais au type AEF.
Les carnétistes à la tâche (2ème partie)
Voici la suite de ce superbe panorama sur les carnets commencé le mois dernier. Entre thèmes très alléchants, couvertures et contenus remarquables, le choix est immense. Bienvenue dans l'univers attractif et fascinant des carnets.
La Poste dans le département des Oasis après l'indépendance
A l'occasion des décolonisations, un processus s'enclenche peu à peu pour parvenir à une émancipation longue et complexe. Qui d'ailleurs n'est pas seulement politique, mais aussi économique, administrative, sociale, culturelle et mentale. Cette étape est souvent plurielle, et dans le cas de l'Algérie c'est l'exception de la région du Sahara qui nous intéresse sur le plan philatélique au regard du particularisme qui lui a été réservé. Les rapports entre les deux parties sont souvent empreints d'une histoire douloureuse, aussi est-il utile de préciser en préalable que notre propos n'est pas de porter un jugement et encore moins d'écrire l'histoire, c'est le travail de l'historien. Il s'agit simplement d'utiliser le timbre comme une source pour étudier une structure.
A Boulazac, l'imprimerie qui fait impression depuis 50 ans
L'imprimerie des timbres-poste et des valeurs fiduciaires (ITVF) est installée depuis 1970 à Boulazac, dans la banlieue de Périgueux (Dordogne). L'anniversaire de cette implantation, dont on célèbre le cinquantenaire, permet de porter un éclairage historique sur l'aventure d'un site au double profil industriel et artisanal auquel on ne s'attend pas forcément quand on évoque la Poste.
La France Libre dans la philatélie de Saint-Pierre-et-Miquelon
Parler de timbres-poste de Saint-Pierre-et-Miquelon sans évoquer la fructueuse période qu'est la France Libre dans cette philatélie, serait irrémissible. En effet, dans ce petit archipel français de l'Amérique du Nord, la plupart des tirages surchargés "France Libre" sont faibles et ont engendré de riches et nombreuses répercussions philatéliques dans le monde entier... Retour sur ces émissions atypiques réalisées durant la seconde guerre mondiale,
Le rouge et le noir en déboursé
Pour le scientifique-le vrai noir- n'est pas une couleur, puisqu'il s'agit d'une absence de lumière reçue par l'oeil. Mais pour l'esthète, comme le marcophile, il s'agit de la couleur la plus utilisée pour l'encrage des marques postales. Même si le collectionneur a toujours eu tendance à considérer le rouge comme plus rare.
Les pointillés ne comptent pas pour du beurre
Ces petits cachets à date très esthétiques et distinctifs des petits bureaux de province sont prisés des collectionneurs de monographies départementales. Ils constituent également un domaine de collection à part entière et possèdent - à l'instar des timbres-poste - leurs propres « variétés ». Démonstration, explication et nomenclature
Il y a un demi-siècle mourait le général de Gaulle
Commémoration oblige. En ce cinquantième anniversaire de la disparition du général de Gaulle, une déferlante d'images vivantes est mise à la disposition du public par tous les moyem de la communication visuelle tandis que reportages, interviews et souvenirs foisonnent dans la presse écrite. La carte postale illustrée n'est pas en reste.
La république du Guatemala
La majorité des pays de l'Amérique latine ont connu une histoire houleuse depuis leur indépendance. Le Guatemala n'échappe pas à cette réalité. Voici l'histoire mouvementée de ce pays pendant les deux siècles qui suivent son indépendance en 1821. Les principales phases de ce parcours accidenté.
Quand les hydroglisseurs transportaient du courrier
Ce type de bateau particulier que les Anglais appellent un hovercraft a été inventé à la fin des années 1950. Dès 1962, puis pendant des décennies, ces aéroglisseurs ont relié l'Angleterre à plusieurs îes, dont l'Île de Wight (encore aujourd'hui d'ailleurs). Plus connus sont ceux qui ont relié Calais au port anglais de Dover (Douvres) en traversant la Manche, transportant des voitures et des passagers. Dans le passé, les aéroglisseurs transportèrent aussi régulièrement des sacs de courrier postal.
Le coup de coeur de la CNEP
Dans cette rubrique, dédiée aux négociants membres de la C.N.E.P., ceux-ci nous présentent les pièces philatéliques hors-normes qu'ils ont la chance de voir passer entre leurs mains. Ce mois-ci, Alain Dreyfus (fondateur de la galerie Dreyfus) présente deux pièces exceptionnelles permettant de retracer l'histoire d'un des timbres les plus rares de France : le Cérès no 55b, avec erreur de valeur à 15 centimes au lieu de 10 centimes.
Les bavardages d'Aristote : Les timbres et Internet, une collection virtuellement surdimensionnée pour le plaisir des yeux
En ce milieu d'automne, avec cette atmosphère de semi-confinement, diffcile de ne pas se replonger dans sa collection. La silencieuse omniprésence d'lnternet est aussi une invitation à allumer son ordinateur et d'y surfer pour employer le terme adéquat. Et pour les collectionneurs que nous sommes, Internet est une véritable mine d'or. Il suffit de taper un nom et d'y ajouter le mot « timbres » ou son équivalent anglophone « stamps », pour voir s'effectuer le miracle : s'afficher une multitude de pages à consulter! Moi, je clique généralement tout de suite sur « images » afin que mes yeux puissent se gaver de ces rangées de reproductions de timbres pour la plupart, mais dans lesquelles s'intercalent tout de même des cartes postales et d'autres visuels en lien avec le mot que vous avez indiqué pour votre recherche.
Cela pourrait être un vrai régal pour nos prunelles mais à y regarder de plus près, ce n'est pas tout à fait cela. Pour tout vous dire, j'ai dernièrement tapé le mot « Samothrace » car je voulais savoir à quel prix se vend cette paire de timbres émise en 1937 pour la promotion des musées nationaux. J'aime bien ces timbres magnifiquement gravés par Antonin Delzers et j'aime aussi cette superbe statue découverte en 1863 sur l'île dont elle porte le nom par Charles Champoiseau, un diplomate doublé d'un archéologue.
Sur le moment, je me suis dit que les philatélistes de 2020 étaient particulièrement chanceux d'avoir accès à cette multitude d'offres en tous genres et à tous prix. Entre les neufs sans charnière et ceux avec les oblitérés, les bords de feuilles, le coins datés, les feuillets du Musée du Louvre, les timbres collés et oblitérés sur cartes, le choix est immense Sans en faire le décompte précis, j'a dénombré environ 500 propositions sur deux grands sites de vente qua je ne citerais pas ici ! C'est énorme. Outre les deux timbres français, il y avait aussi ceux de l'Uruguay parus en 1924 pour les Jeux Olympiques de Paris, les figurines émises par la Grèce et le Mali, sans oublier le timbre français autoadhésif de 2007, une oblitération italienne et une vignette de 1915 dédiée au Corps Expéditionnaire d'Orient. Je ne connaissais pas du tout ces deux dernières présentations.
Muni d'un papier et d'un crayon, je me suis donc attaqué au véritable objet de ma requête : les prix de ces deux timbres. Mais - et ici je ne vous apprendrais rien - le prix est une chose et la qualité en est une autre. Et me voici donc parti à agrandir les différents scans qui me sont proposés ... Autant vous le dire tout de suite, l'affaire est fastidieuse et peut être fatigante pour les yeux. Il y a tout d'abord les images de mauvaise qualité que vous éliminez généralement rapidement car elles ne vous permettent pas d'apprécier cette fameuse qualité et d'établir si le prix demandé est correct. Ensuite, il y a les timbres soumis à enchères. Pour ceux-là, vous notez les dates et les coordonnées. Et il y a encore ceux qui pourraient vous satisfaire mais dont vous ignorez tout du vendeur : est-il vraiment une personne de confiance avec les bons avis et autres bonnes notes dont il bénéficie ? Et puis il y a ces timbres que le vendeur annonce avoir par plusieurs exemplaires : est-ce que ceux dont je vois les images ici sont bien ceux que je recevrais si je les commande ? Autant de doutes qui peuvent s'insinuer dans votre esprit et annihiler votre envie d'achat.
Avec les « Samothrace », je n'ai sans doute pas choisi le meilleur exemple. Acquérir un classique ou un semi-moderne bien oblitéré ne suscite pas tous les doutes que je viens d'exposer. Mais il faut reconnaître un fait : j'ai passé un très bon moment. pas moins de deux bonnes heures à scruter l'écran de mon ordinateur. J'y ai vu de très belles choses et j'ai également appris. Par exemple le fait que peu d'épreuves d'artiste ou de luxe étaient proposées, ce qui laisse à penser qu'elles ne sont pas très courantes. J'ai vu les nombreuses cartes postales dont la Victoire de Samothrace a fait l'objet sans oublier les pièces de monnaie... Ah, j'oubliais, vous voulez sans doute connaître le prix moyen d'une paire de Samothrace neuve et sans charnière. Eh bien, comptez environ le quart de la cote.

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Timbres Magazine
octobre   2020

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Numéro 226 - Octobre 2020
EDITORIAL : Frustrations
L'attente du plaisir de vous voir, ou de vous revoir, et de vous faire un "check" - cette gestuelle si originale qu'ont les jeunes pour se saluer - puisqu'en raison du COVID on ne peut plus se serrer la main, aura été de courte durée. Le communiqué de la CNEP et l'entretien que j'ai eu avec son président, François Farcigny, ont annihilé tous mes espoirs de vous rencontrer à l'Espace Champerret lors du prochain Salon Philatélique d'automne qui devait se tenir du 4 au 8 novembre prochain.
L'incertitude quant aux règles sanitaires qui auraient dû être appliquées pour cette manifestation, la difficulté à imaginer le nombre de visiteurs - qu'ils soient franciliens, des régions ou étrangers - prêts à se déplacer et les défections déjà annoncées de plusieurs négociants ont malheureusement conduit à l'annulation pure et simple de ce Salon dont c'était la 74ème édition. On comprendra aussi que c'est un véritable crève-coeur pour François Farcigny puisque cette manifestation annuelle organisée par son père depuis l'immédiat après-guerre, n'avait jamais été interrompue de quelque manière que ce soit ! La crise sanitaire que nous traversons aura bouleversé nos vies, nos comportements, nos habitudes et engendré de grandes frustrations. Il y a encore quelques semaines, l'organisation de ce salon était pour ainsi dire calée. Beaucoup l'espérait, la souhaitait après les annulations successives des salons de printemps et de Paris-Philex. La "jauge" pour les rassembiements populaires étant encore fixée - au moment où j'écris ces lignes - à 5000 personnes, l'organisation du Salon était possible avec les précautions d'usage: gel hydroalcoolique, masques à disposition, registre d'inscription pour les visiteurs afin de pouvoir identifier et suivre les éventuels cas positifs, agents de sécurité, etc., etc.
Mais l'on ne va pas se raconter des histoires, une majorité de philatélistes ont atteint cet âge qui, selon les autorités sanitaires, les rend particulièrement "éligibles" au COVID19, et votre serviteur en fait partie.
Nous sommes donc une population à risque qui se serait retrouvée dans un endroit clos, qui plus est en sous-sol, de quoi faire hurler les mêmes autorités.
Il n'y aura donc pas de Salon. Dont acte.
Faut-il pour autant désesperer ? Même si la pratique de notre passion est apparemment sans danger elle n'échappe pas, on le voit aux vicissitudes du temps présent. Pour ceux qui y ont accès, il y a bien sûr Internet où l'on peut trouver (presque) toutce qu'on cherche, voir (quand les images sont de qualité satisfaisante) presque tout ce dont on pourrait avoir envie et acheter, à des prix extrêmement variables, de quoi compléter ou améliorer sa ou ses collection(s). Mais sans que ce soit un pis-aller, cela ne remplace pas une visite dans un salon. Et je pense que vous serez unanimement d'accord avec moi lorsque je dis que rien ne vaut le plaisir de chiner, de fouiller dans les boîtes sur les étals des marchands, de feuilleter leurs classeurs et regarder avec envie les petits trésors qu'ils contiennent.
Et Internet ne pourra jamais remplacer cela, toutes ces sensations, ces contacts visuels, auditifs, tactiles que l'on ressent en déambulant dans les travées du Salon, même s'il offre des atouts incontestables comme le fait par exemple, de pouvoir communiquer avec le monde entier. Alors il semble que l'on devra s'en contenter.
En attendant, il ne reste plus qu'à espérer que cette crise s'éloigne, que cette pandémie disparaisse et que 2021 nous permette de revivre le monde d'avant. La Chambre syndicale prévoit d'organiser ses deux prochains salons : la 7ème Biennale Philatélique de Paris (8-10 avril) et le Salon Philatélique d'automne (4-6 novembre). C'est bien tout le mal que nous lui souhaitons.
Michel Melot, Rédacteur en chef.

Eté 1940 : Les affranchissements et oblitérations de la défaite
Près de 1000 bureaux de poste virent leur foncfionnemenf perturbé voire stoppé - par l'invasion allemande La pénurie de timbres et/ou de matériel oblitérant réglementaire obligea les agents à recourir aux affranchissements en numéraire et a diverses oblitérafions de fortune.
Plis sérieux et plis de complaisance, des îles anglo-normandes occupées (1940-45) (2ème partie)
Commencée le mois dernier, voici la suite de cette étude très détaillée sur les courriers ayant circulé durant l'occupation allemande des îles de la Manche
Joe Dassin : Il chantait les Champs Elysées et voulait l'Amérique
Il y a 40 ans, un des auteurs-compositeurs interprètes les plus célèbres de la chanson française disparaissait, plongeant ses fans dans la plus grande tristesse. La magie de ses chansons opère toujours aujourd'hui.
Les carnétistes à la tâche !
Les philatélistes qui se spécialisent dans la collection des carnets du monde entier sont de plus en plus pris entre deux feux. D'un côté, pour des raisons pratiques, notamment pour la vente aux usagers des timbres autocollants, les conditionnements en carnets sont de plus en plus nombreux. De l'autre, les services philatéliques de maints pays ont bien compris que vendre à des collectionneurs un carnet, composé par définition de plusieurs timbres, rapporte évidemment plus d'argent que de leur vendre une seule vignette... ce que Royal Mail a tout particulièrement compris en 2019, comme nous le verrons.
Le Hump : du courrier par-dessus l'Himalaya
L'invasion japonaise de 1937, bouleverse la poste aérienne chinoise en plein développement. L'occupation ferme les centres d'échangés pour le courrier avion international, via l'Indochine et Hong Kong. De 1942 à 1945, la seule voie restante pour le transport vers l'extérieur du courrier chinois oblige à survoler l'Himalaya.
Viroles mixtes pour roulettes
Pour les collections spécialisées ou monographiques, il y a de multiples façons de collectionner les roulettes. Mais il y a un point pour lequel ces collectionneurs sont frustrés par rapport aux feuilles ou carnets : l'absence d'indications de service et d'informations sur les impressions. Nous ne pouvons pas traiter de l'ensemble du sujet, nous proposons toutefois de revenir sur un changement de fabrication des roulettes intervenu avec les roulettes au type Sabine puis Liberté pour apporter quelques éclairages sur ces précieuses indications.
Asendia : des vignettes pour touristes aux envois commerciaux
Avez-vous déjà vu ces vignettes illustrées collées sur des cartes postales envoyées par des touristes en vacances en Italie ou en Espagne ? Ces vignettes servent à affranchir des cartes postales postées par des vacanciers. Et elles sont acheminées par une « entité de logistique postale » : la société Asendia. Cette joint-venture créée par la Poste suisse et la Poste française en 2012 n'est pas un opérateur postal au sens d'une poste nationale régalienne, mais elle existe grâce à la libéralisation du marché postal international.
Les noms de la révolution
L'ouvrage « Noms révolutionnaires des Communes de France » paru en 1901, le Catalogue des Estampilles de 1929, l'ouvrage de E. H. de Beaufond en 1945 et enfin celui que James Legendre édita en 1974 traitent des marques postales modifiées, entre septembre 1792 et août 1794, suite aux changements de noms ordonnés par le pouvoir révolutionnaire. Le but était de faire oublier les appellations rappelant par trop la religion, le pouvoir royal et quelques usages irritants pour le sans-culotte.
Cartes postales : Les jeux sont faits, rien ne va plus...
Ce mois-ci, les cartes postales nous font découvrir « l'enfer du jeu », du moins tel qu'il se présentait au début du siècle dernier. Visite guidée dans ces établissements nommés casinos où fortunes et infortunes se jouaient sur des tapis verts.
Répertoire des Daguin des bureaux français
XXII. Le département des Côtes-d'Armor et XXIII. La Creuse
Malte 1957-59 Emvin Cremona et les anniversaires de l'attribution de la Croix de Saint-Georges
De 1956 à 1967, six émissions de timbres commémorent la remise de la George Cross à Malte en 1942. Les trois séries émises de 1957 à 1959 forment un ensemble particulier. Dessinées par le peintre maltais Emvin Cremona, elles symbolisent la résistance héroïque de l'île de 1940 à 1942.
Le coup de coeur de la CNEP
Dans cette rubrique, dédiée aux négociants membres de la C.N.E.P., ceux-ci nous présentent les pièces philatéliques hors-normes qu'ils ont la chance de voir passer entre leurs mains. Ce mois-ci, François Feldman, fondateur de la maison de ventes sur offres du même nom, met en lumière une pièce témoignant des tous débuts de la présence française dans les îles Kerguelen.
Les bavardages d'Aristote : Les cartes postales ont-elles encore un avenir ?
Dernièrement, je me posais les questions suivantes : est-ce que les seuls écrits que nous allons laisser aux générations futures vont se limiter à de la communication dite « dématérialisée » comme le sont les SMS, les MMS, les mails, et même les vidéos ?
Est-ce que nos descendants vont collectionner les vieux « textos » et autres courriels que nous nous échangeons aujourd'hui et que nous leur avons laissés via le cloud ? Pour le coup, les critères de qualité habituels seront obsolètes ... On considérera peut-être leur valeur à l'aune de leur longueur, des photos/vidéos qu'ils contiennent, du nombre d'emojis qui y figurent sans oublier la qualité de leur rédaction ! (mdr ). Plus question de fraîcheur, de qualité de frappe des oblitérations et autres marques postales. Quant à l'origine des mails, elle sera définie par le FAI (le fournisseur d'accès internet) et l'indicatif final désignant le pays ou l'organisation: .fr (France); .de (Allemagne) ; .ar (Argentine), etc., etc.. Certains seront peut-être plus rares que d'autres, qui sait ?
Mais j'avoue que j'éprouve quelques difficultés à imaginer ce monde où le virtuel serait, peut-être, le seul vecteur de communication. Mais nous n'en sommes pas encore là ...
D'autres moyens de communication, que l'on pourrait qualifier d'anciens, sont toujours d'actualité. Tout récemment, un de nos lecteurs d'Outre-Quiévrain m'a fait découvrir le « Postcrossing » un système Internet dont l'objet est la circulation de cartes postales dans le monde entier. Je vous livre ici quelques chiffres, c'est impressionnant: 798432 membres dans 207 pays ; entre 700 et 900 cartes postales acheminées par heure ; plus de 58246705 cartes envoyées depuis le lancement de ce site en juillet 2005. Le principe de fonctionnement est simple : vous vous enregistrez sur le site Postcrossing et vous indiquez votre adresse postale. Vous demandez ensuite à envoyer une carte postale : une adresse tirée au hasard vous est communiquée ainsi qu'un numéro d'identification (à reporter sur la carte que vous allez expédier). La fiche de la personne destinataire vous est également communiquée. Lorsque cette personne recevra votre carte, elle consultera le site et indiquera le numéro d'identification prouvant qu'elle a bien reçu votre carte. Votre adresse sera alors prise en compte par le site pour être à son tour communiquée aléatoirement à un autre membre.
Certains d'entre vous me diront que si l'idée est intéressante, ils n'y adhèrent pas car ils ne sont pas collectionneurs de cartes postales. Certes, mais l'intérêt de ce site réside aussi dans le fait qu'il s'est créé tout autour des forums, des groupes de « postcrossers » nationaux ou transnationaux et même des thématistes qui correspondent entre eux indépendamment du site. Imaginons que vous préférez recevoir vos cartes sous enveloppes pour enrichir votre collection de lettres, il suffit de l'indiquer aux personnes avec qui vous correspondez. Inventé par le portugais Paulo Magalhaes, ce site est entièrement gratuit. Le coût se résume à vos achats de cartes et de timbres pour l'affranchissement. Il n'existe qu'un peu plus de 16000 membres en France contre plus de 73000 aux USA, la Russie et Taiwan en comptant plus de 100000.
Moi, je trouve cette idée très intéressante non seulement parce qu'elle promeut la communication écrite mais aussi parce qu'elle favorise la circulation du timbre, pour preuve. les questions sur comment trouver des beaux timbres, où se les procurer, les tarifs, etc., que l'on peut lire sur les forums. Doit-on croire à nouvel âge d'or de la carte postale Pourquoi pas, il suffit de le vouloir

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Timbres Magazine
septembre   2020

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Numéro 225 - Septembre 2020
EDITORIAL : Plus que jamais témoin de son temps
"Je voudrais commencer par vous adresser un grand merci pour vos nombreux messages de soutien et pour vos encouragements. Et si vous êtes heureux d'avoir retrouvé votre magazine, je le suis tout autant. Ce numéro double d'été est paru avec retard car il n'a pas été distribué dans les mêmes conditions qu'auparavant. J'espère que vous ne nous en voudrez pas ; les réglages vont être revus pour que le magazine vous parvienne en temps et en heure ; je m'adresse ici plus particulièrement à nos abonnés.
Si, aujourd'hui le timbre colle au plus près de l'actualité, on peut aussi compter sur lui pour nous rappeler bon nombre d'anniversaires. Et certains seront oubliés. En feuilletant le calendrier de l'année 1920, j'ai redécouvert que cette année-là, les tarifs postaux avaient été substantiellement augmentés: le tarif de la lettre sinnple passant de 15 à 25 centimes le 1er avril ! Et l'histoire nous dit que cette bonne vieille Semeuse bleue à 25 centimes émise 13 ans auparavant, en juin 1907, avait dû reprendre du service ! Elle se vit réimprimée en typographie à plat puis en rotative présentée sous forme de carnets, de roulettes et d'entiers postaux. Pour les philatélistes que nous sommes, tout cela implique évidemment l'existence de nombreux sous-types. Mais il est intéressant de noter ici que c'est environ 50 ans après la remise en service de ce 25 c.~ que l'on a découvert les signes distinctifs permettant d'identifier avec certitude la totalité des six sous-types. Et dans ces mernes an nées 1 970, les négociants avaient d u fai re face à une forte demande de bottes de 100 de 25 c. Semeuse bleue, chacun voulant essayer de trouver les sous-types les plus rares que sont les IB, IIIC et IV.
L'année 1920 est aussi celle des monnaies de nécessité même si elles étaient tolérées depuis le début de la 1ère Guerre mondiale. Cette année-là, les Chambres de commerce eurent l'autorisation de créer de la monnaie. Il fallait pallier le manque de petites pièces. Et durant sept ans, environ 12 000 types de pièces (indépendamment des petits biiets de 1, 2, 5 et 10 francs) en aluminium laiton, zinc, fer, maillechort vont être mis en circulation dans la France entière. Mais cela relève de la collection des monnaies, de la numismatique, me direz-vous. Bien sûr, vous avez raison, mais ce serait oublier ce que nous appelons les timbres-monnaie, mis en service à la même période et dont on compte plusieurs centaines de types différents.
1920, c'est aussi l'année de l'Indépendance du Grand Liban proclamée le 1er septembre par le général Gouraud qui permet d'esquisser les premières frontières de ce pays aujourd'hui confronté à l'une des crises les plus graves de son histoire. Il ne faut pas confondre cette date avec le 22 novembre 1943, date de la "vraie" indépendance de la république libanaise.
Je ne vais pas vous énumérer tous les centenaires que nous pourrions célébrer en 202O. La liste est trop longue. Mais je me demande quels sont ceux que fêteront nos descendants en 2120 ? Le centenaire de l'Année internationale de la survie des végétaux proclamé par la FAO ? Un enjeu crucial pour la planète. Parmi tous les timbres déjà émis sur le sujet, difficile de passer à côté de ce timbre produit à 45 000 exemplaires par le Vatican ou l'on voit le Pape François et le Patriarche suprême de l'église d'Arménie Garéguine II arrosant un arbre. Tout un symbole. Comme on l'a souvent dit ou écrit : "Le timbre est une fenêtre ouverte sur le monde" mais aujourd'hui, il est aussi et plus que jamais le témoin de son temps ! "

(Michel Melot, Rédacteur en chef)
Plis sérieux et plis de complaisance, des îles normandes occupées (1940-45)
L'invasion par la Wehrmacht des îles normandes, seule partie de l'Empire britannique occupée de 1940 a 1945, y entraîna une extension du courrier, dont de nombreux éléments de nature à intéresser les philatélistes. Aussi est-il opportun de distinguer, dans ce courrier, les plis ayant correspondu a des besoins réels, de ceux d'origine purement philatélique, qui n'ont pas le même intérêt.
La Corée : colonie touristique (1910-1945)
La passion des Japonais pour le tourisme s'affirme pendant les quatre premières décennies du XXe siècle. (voir la première partie de cette étude dans TM N°222, mai 20201 Elle ne se limite pas à l'archipel mais s'étend aux beautés naturelles, aux sanctuaires et aux stations thermales de son empire colonial. Oblitérations et cartes postales en conservent le souvenir, à commencer par la Corée.
Tintin, le timbre et la poste
Suite de ce riche panorama des productions postales commencé le mois dernier et dédié à Hergé et entre autres, à son reporter globe-trotteur Tintin.
Les carnets "STERNER" : Le temps des carnets à prix fixe
Par un communiqué de presse, l'Administration postale annonce qu'elle va "expérimenter à partir du 21 avril 1987 la commercialisation de carnets à valeur constante et à composition variable selon les tarifs". Faisons un zoom sur cette séquence d'une douzaine de carnets dont les objectifs visés par l'administration en font des carnets atypiques pour la collection car uniques en leur genre.
Pointe de Galle : un carrefour maritime majeur pour les liaisons postales vers l'Asie et l'Océanie
Des la fin des années 1840, CeyJan était devenue beaucoup plus qu'une simple escale sur la « Route des Indes »: l'île sous souveraineté britannique allait alors assumer le rôle de véritable plaque tournante du trafic des paquebots-poste de la puissante compagnie P&O.
1945-2020 : L'ONU a 75 ans
Même si, aujourd'hui, l'Organisation des Nations Unies (ONU) ne répond plus à tous les espoirs qui étaient places en elle lors de sa fondation en 1945, il n'en reste pas moins que ses activités sont aujourd'hui nombreuses, variées, et aussi appréciées que nécessaires Pour les collectionneurs, la thématique "ONU" est très riche comme vous le verrez dans cet article consacré aux "75 ans de l'ONU", nous avons voulu richement l'illustrer avec de nombreux documents postaux
Le raid Istres-Pondichéry et retour par les commandants Girier et Weiss (1930)
Jugés peu importants, les Comptoirs français de l'Inde avaient été "oubliés" dans le tracé de la ligne aérienne France-lndochine. Deux as, les commandants Girier et Weiss décident de les relier lors d'un de ces raids avec escales qu'affectionnaient les grands pilotes de l'époque.
Un meurtre au Figaro
A l'âge d'or des cartes postales, celles-ci sont plus que jamais l'équivalent de notre actuelle presse magazine et satirique. Démonstration avec ce fait divers parisien de mars 1914.
Répertoire des Daguin des bureaux français
XX. le département de la Corse. XXI. La Côte-d'Or
Yougoslavie 1939 : Pour la Garde sur l'Adriatique
Les quatre timbres consacrés à La Garde sur l'Adriatique, éclairent une histoire complexe. Pour sa première série en taille-douce, tant la propagande pour une Yougoslavie unie autour du littoral acquis après 1918, que le parcours du graveur ou le destin des navires représentés témoignent des déchirements de l'Europe née du traité de Versailles.
Le coup de coeur de la CNEP
Dans cette rubrique, dédiée aux négociants membres de la C.N.E.P., ceux-ci nous présentent les pièces philatéliques hors-normes qu'ils ont la chance de voir passer entre leurs mains. Ce mois-ci, Julien Kalkstein, de la maison Caphila, met en lumière une pièce témoignant d'une histoire méconnue: celle de la conquête et de l'occupation française en Libye à partir de 1941.
Les bavardages d'Aristote : Errare humanum est ...
Cette recherche du différent qui plaît si souvent aux hommes trouve son origine dans la volonté de rompre avec la monotonie qui s'empare d'eux lorsqu'ils respectent trop les règles d'un quotidien gris, uniforme et régulier. Collectionner les jolis timbres, c'est bien. Ne réunir que ceux qui sont sans défaut, sans tache, bénéficiant de cette perfection si prisée parce que valorisante, et si enviée peut procurer de la satisfaction, c'est certain. Mais lorsqu'au milieu de cet aréopage de beaux timbres - ou de belles lettres - se trouve une «Variété», la collection prend alors une tout autre dimension. Bien évidemment, tout un chacun prend plaisir à montrer sa collection, à l'exhiber, à l'expliquer et à la décortiquer et disséquer dans tous ses détails mais lorsqu'arrive la page où se trouve la "Variété", le verbe devient plus haut et le discours s'enflamme !
Et le timbre normal, aussi beau soit-il, doit souvent s'effacer devant 1'exception que représente la «Variété». C'est ainsi depuis que le timbre existe, c'est-à-dire,depuis quasiment 180 ans. Mais vous me rétorquerez qu'il y a variété... et variété. C'est juste. On ne peut pas mettre sur un même pied d'égalité une erreur de couleur un centre renversé, une absence de dentelure, une surcharge doublée, renversée, partielle avec la petite pétouille affectant une nouveauté tout juste achetée au guichet du bureau de poste !
Mais moi, je conserve encore l'image de ce négociant au beau milieu d'une allée de la Salle Wagram lors d'un Salon d'Automne à Paris, les mains jointes, regardant le plafond et s'exclamant devant ses collègues et quelques badauds: " Saint PTT, donnez-nous des variétés ...".
On peut sourire mais souvenez-vous de ce que vous avez éprouvé cette première fois où, au bout de votre pince a timbres, où, au travers de votre loupe, vous avez tenu et vu cette petite figurine affichant certaines dissemblances par rapport à ses congénères. Il y avait certainement de l'émerveillement, de la jubilation mais aussi de l'excitation pour avoir trouvé une "Variété" aussi mineure soit-elle !
Et cela, c'est - parmi bien d'autres l'un des grands plaisirs que procure la philatélie.
Alors, lorsque j'ai appris que le prochain catalogue Yvert & Tellier consacré aux timbres de France - celui que vous êtes une majorité à vous procurer chaque année afin de classer vos timbres et suivre leurs cotations - avait décidé d'accorder une large place aux variétés, j'ai tout de suite imaginé le plaisir et le bonheur que vont éprouver tous les collectionneurs à feuilleter cet ouvrage puis à fouiller dans leurs classeurs et autres albums pour chercher ces variétés, petites ou moyennes, mises de coté ça et là afin de voir 1) si elles sont répertoriées et 2) ce qu'elles cotent. Nul doute que le millésime 2021 de cet ouvrage a de fortes chances d'être sinon le plus lu ou du moins le plus feuilleté de toutes ces dernières décennies, et tout cela pour y rechercher des erreurs ... Il ne faut pas s'en inquiéter, pour les philatélistes, c'est très humain.
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août   2020

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Numéro 224 - Juillet-Août 2020
EDITORIAL de Michel Melot : On continue !
Comment de ne pas paraphraser le titre de ce grand tube de 1991 du groupe Queen: "Show must go on" (le spectacle doit continuer) car finalement l'idée est la même: continuer... Continuer à vous offrir chaque mois un magazine de qualité, varié, distrayant, source d'évasion pour certains, recueil de connaissances pour d'autres, lieu de partage d'informations et de documentation privilégié pour philatélistes de tous âges, de tous horizons et de tous niveaux.

Après plus de 20 années d'existence, Timbres magazine s'est retrouvé économiquement fragilisé et ne doit son salut qu'à la volonté de Benoît Gervais de ne pas vouloir le laisser disparaître. Il m'a chargé de reprendre la rédaction en chef pour assurer la continuité de ce magazine auquel vous êtes très nombreux à être attachés. Je le savais, nous le savions, mais la lecture des nombreux témoignages de sympathie que vous nous avez adressés nous a non seulement réchauffé le cœur mais également confortés dans cette envie et ce plaisir de continuer à vous donner chaque mois ce moment indicible que représente la lecture de ce magazine.
Je dis "nous" parce que je ne suis pas seul à concevoir ce magazine, c'est un petit groupe de personnes enthousiastes avec qui je vais avoir le bonheur de partager ce plaisir chaque mois. Il y a tout d'abord les rédacteurs extérieurs qui m'ont très chaleureusement accueilli et dont vous pourrez - dans ce même numéro - apprécier la qualité des écrits quel qu'en soit le genre. Mais vous les connaissez déjà.
Il y a aussi les équipes du groupe Yvert et Tellier, qui ont dû fournir un très gros travail pour remettre la machine en marche. Je pense aux services des abonnements, à la comptabilité, aux services informatiques sans oublier, car ils sont au plus proche de moi, les maquettistes. Je leur adresse un grand merci pour avoir permis la sortie de ce numéro d'été dans des conditions assez difficiles.
Alors oui, on continue !

Mais avant de vous retrouver dès le mois prochain, je voudrais remercier ici Benoît Gervais pour m'avoir proposé cette "nouvelle" aventure et avoir mis à ma disposition les ressources nécessaires pour réaliser un magazine dans lequel la philatélie ne pourra être que positive ne serait-ce que, tout de suite, pour contrebalancer et laisser derrière nous les difficiles moments que nous venons de traverser depuis le début de l'année 2020.
Puisse ce numéro d'été vous aider à vous distraire du malaise actuel, vous faire voyager à travers le temps et à travers le monde, et, le temps d'une lecture, vous faire oublier vos soucis. C'est le moins que je puisse vous souhaiter. D'ici là, passez de belles vacances, portez-vous bien et prenez bien soin de vous.
Michel Melot, Rédacteur en chef
Renouer le contact
... avec les rédacteurs habituels était la première urgence. Leur accueil fut chaleureux au-delà de toute espérance. Certains avaient un ou plusieurs articles d'avance, d'autres se sont mis au travail immédiatement. Vous retrouverez donc vos auteurs préférés dès ce numéro. Bonne lecture à tous.
Bertrand Sinais, Rédacteur en chef adjoint

Une presse solide

La philatélie ne peut pas marcher sur ses deux pieds sans une presse et des editions solides. Quand il est apparu que Timbres magazine, dont je suis l'un des lecteurs réguliers, était en redressement, j'ai fait une proposition de reprise qui a été acceptée par le Tribunal de Commerce. La présence d'Yvert et Tellier aux côtés des philatélistes depuis 125 ans est un atout important dans cette nouvelle aventure.
Il fallait défendre la presse papier dont les affirmations sont pesées et vérifiées, face au numérique pléthorique et d'une fiabilité parfois incertaine.
Une équipe a été constituée: tous ont participé à Timbroscopie, TimbroLoisirs puis Timbres magazine et la ligne éditoriale de votre revue sera respectée.
Cet été nous travaillons aussi sur les questions techniques (informatique, téléphonie...), administratives et sur la diffusion et les abonnements.
En septembre la rédaction s'installera dans de nouveaux locaux au sein de l'Espace Yvert et Tellier, 23 rue Drouot,75009 Paris, au coeur du quartier philatélique. Votre soutien est pour nous la plus précieuse des récompenses.

Les forces navales d'Extrême-Orient. 1927-1940
"Madame, le droit de navigation sur le Yang Tse Kiang nous est formellement reconnu par la convention du 3 août 1885. Contesteriez-vous ce fait ?", Cette affirmation de l'ancien quartier maître incarné par Jean Gabin dans Un singe en hiver ou la "jonque chinoise, mystérieuse et sournoise" du Port de Saïgon, nous renvoient à la mythologie des canonnières françaises en Extrême-Orient. Une épopée à la riche histoire postale...
Nadar et la compagnie des aérostiers
Felix Tournachon, dit Nadar. célèbre photographe du XIXème siècle, s'intéressa très tôt à l'aéerostation dans le but de réaliser des vues aériennes. Patriote exalté il fonda en août 1870 la Compagnie des Aérostiers qu'il mit au service de La Défense Nationale pendant le Siège de Paris.
Le Covid-19 a aussi touché la philatélie
Dès février la pandémie du Covid-l9 a touché toute l'Europe. Le virus était apparu à Wuhan (Chine) en décembre 2019. Aujourd'hui présent dans plus de 200 pays, ce terrible virus a déjà fait des centaines de milliers de victimes. Rien d'étonnant à ce qu'une vingtaine de pays ait émis des timbres spéciaux pour remercier le personnel soignant, celui des services publics et des magasins d'alimentation. Cet article est notre façon de leur dire « merci ».
Tintin, le timbre et la poste
Universellement connu, Tintin, le reporter globe-trotteur a fait rêver des générations de jeunes et de moins jeunes au travers de ses nombreuses aventures racontées avec brio par Hergé son créateur. Son arrivée dans l'univers des timbres ne date que d'une vingtaine d'années. Mais comment Hergé parle-t-il du timbre et de l'activité postale dans son oeuvre ?
Carnets : conséquences d'un changement de tarif
La gestion des stocks est une problématique à laquelle sont confrontées beaucoup d'entreprises, la Poste n'y échappe pas. Alors il faut tout faire pour éviter que les stocks desservent l'entreprise qui les subit et aussi éviter le gaspillage. Voici des astuces toutes simples, appliquées par la Poste, qui ne datent pas d'aujourd'hui.
Les premières émissions commémoratives de Curaçao
Alors que les Pays-Bas avaient déjà émis des timbres de bienfaisance dès 1906 (Contre la tuberculose) et commémoratifs dès l'année suivante (en souvenir de l'amiral Michiel de Ruyter), sans oublier l'imposante serie célébrant le centenaire du retour à l'indépendance en 1913, la première série de timbres commémoratifs n'apparut dans la colonie de Curaçao qu'en 1923.
Marcophilie : Les Daguin du département du Cher
TAAF : Le millésime 2019 des TAAF
Tous les districts des TAAF ont été honorés par des émissions philatéliques 11 s'agit pour Crozet, Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam, la Terre Adélie et Tromelin (Ile Eparse) d'une variété de figurines et blocs reflétant notamment la diversité de la faune, le caractère de lieux, les activités scientifiques, les navires qui y ont fait escale et les explorateurs emblématiques de l'Antarctique. Regardons tout cela en détail.
Fougères : La grève des chaussonniers
"Le train s'arrête, nous sommes à Fougères, la seconde ville d'Ille et Vilaine, la cité industrielle la plus considérable de toute la Bretagne si on ne considère pas Brest ni Lorient comme manufacturières par leurs arsenaux" Ces propos sont ceux de l'historien-géographe Ardouin Dumazet dans l'un des ouvrages de la série: « Voyage en France » paru en 1896. L'auteur poursuit : « I1 faut venir là pour comprendre l'enthousiasme de Balzac et de Victor Hugo en présence du site de Fougères ». Dix années plus tard, Fougères se faisait connaitre de toute la France, non par son site, mais par une grève d'une ampleur exceptionnelle qui marqua profondément cette ville bretonne. Et l'ensemble du pays.
Des marques de "Déboursé" de ou pour les Armées
Les postes françaises ont utilisé des centaines de marques de déboursé, et trois couleurs d'encre, sur des envois d'origines différentes. On peut sélectionner des frappes sur lettres, ayant trait aux armées, réexpédiées puisque n'ayant pas trouvé leur destinataire à l'adresse indiquée par l'expéditeur. Ces déboursés sont moins fréquents que sur des lettres circulant seulement en métropole.
1965 ; 20e anniversaire de la victoire des peuples soviétiques dans la Grande guerre patriotique
Si pour les pays occidentaux, I'anniversaire de la victoire de 1945 est le 8 mai, jour de la capitulation de l'Allemagne nazie à Reims, dans le bloc de l'Est, c'est le 9 mai, jour de la signature à Berlin, qui est commémoré. Parades géantes sur la Place Rouge et philatélie...
Le coup de coeur de la CNEP
Dans cette rubrique, dédiée aux négociants membres de la C.N.E.P., ceux-ci nous présentent les pièces philatéliques hors normes qu'ils ont la chance de voir passer entre leurs mains. Ce mois-ci, Alain Jacquart (expert au sein de la maison Calves) met en avant un pli exceptionnel témoin d'un crash aérien survenu en Birmanie en 1929.
Les bavardages d'Aristote : Succession
Puisque mon éminent pour ne pas dire brillant prédécesseur a décidé de tirer sa révérence sans même imaginer le devenir de ce magnifique magazine dans lequel il a écrit durant tant d'années, j'ai décidé moi, Aristote, de m'installer à cette place devenue vacante. D'aucuns me traiteront sans doute d'usurpateur et peut-être même d'imposteur. Mais ce serait oublier la raison d'être de cette chronique imaginée en février 1984 par Georges Bartoli, le fondateur de Timbroscopie. Elle servait - et elle sert encore aujourd'hui - à dire, ou plutôt à coucher sur le papier, les mots que beaucoup pensent tout bas et éviter ainsi de polluer l'éditorial du Rédacteur en Chef en étalant querelles, vindictes, désaccords, différends, polémiques et autres bisbilles qui émaillent si souvent notre petit monde de la philatélie.
Et quand bien même je ne suis né qu'une quinzaine d'années après le décès de votre illustre Socrate, penseur et philosophe dont mon mentor, Platon, a rapporté les mérites, je revendique le même statut : celui d'être un chroniqueur libre. Mais revenons à nos moutons et parlons timbres et plus précisément de Timbres magazine qui vient de changer de propriétaire. Pour autant qu'il m'ait été donné d'observer, l'annonce de sa disparition a suscité beaucoup d'émoi et nombreux ont été les témoignages de sympathie reçus par les membres de l'équipe J'en ai lu quelques-uns et j'ai pu mesurer l'attachement - quasi viscéral dans certains cas - que nombre d'entre vous nourrissaient pour leur magazine. Repris par l'honorable et plus que centenaire Maison Yvert & Tellier, voici donc votre magazine en mesure de continuer son chemin avec vous et de poursuivre l'aventure, adossé à l'un des plus grands éditeurs de catalogues au monde. A l'heure où j'écris ces lignes, il est encore trop tôt pour mesurer toutes les synergies découlant de cette union mals à n'en pas douter, les échanges d'expériences de l'un comme de l'autre devraient contribuer à renforcer leurs potentiels respectifs. Alors comment ne pas être fier de participer à ce qui ressemble à une nouvelle aventure ? Comment refuser d'être cet intervenant parfois grognon, parfois empêcheur de tourner en rond ? Même si la philatélie, à l'image de notre société, a profondément changé ces dernières années les grandes questions demeurent comme celle, par exemple, de la valeur du timbre. Car quoi qu'on en dise, l'aspect pécuniaire a, depuis toujours, primé sur son intérêt culturel, historique ou artistique. Une autre est de se demander quel est son avenir au moment où chacun prend de moins en moins la plume pour écrire et préfère téléphoner ou "textoter" sur son portable ? Constatant la chose, la lointaine Islande a d'ailleurs décidé de ne plus émettre de timbres. C'est son choix. Pour autant, tous ceux qu'elle a émis depuis 1873 constituent non seulement une belle collection mais ils racontent aussi et l'histoire de ce petit pays.
Pour d'autres, fervents adeptes de l'histoire postale, ces questions ne se posent plus. Pour eux, le timbre n'est souvent qu'un accessoire sur l'enveloppe qu'il affranchit ... quoique, un vermillon de Sedan sur lettre, un Bleu de Prusse sur bande de journal ou même un 5 francs rose Marianne de Gandon sur une vraie lettre du 1er janvier 1947, ne peuvent pas les laisser indifférents et les obligent a reconsidérer leur Jugement sur l'« accessoire » ! J'exagère bien sûr et tout ceci m'amène à dire que la philatélie est toujours bien vivante et qu'elle a encore de bien belles années devant elle. Cette nouvelle livraison de Timbres magazine est là pour vous en convaincre si besoin était !

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juillet   2020

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Numéro 224 - Juillet-Août 2020
EDITORIAL de Michel Melot : On continue !
Comment de ne pas paraphraser le titre de ce grand tube de 1991 du groupe Queen: "Show must go on" (le spectacle doit continuer) car finalement l'idée est la même: continuer... Continuer à vous offrir chaque mois un magazine de qualité, varié, distrayant, source d'évasion pour certains, recueil de connaissances pour d'autres, lieu de partage d'informations et de documentation privilégié pour philatélistes de tous âges, de tous horizons et de tous niveaux.

Après plus de 20 années d'existence, Timbres magazine s'est retrouvé économiquement fragilisé et ne doit son salut qu'à la volonté de Benoît Gervais de ne pas vouloir le laisser disparaître. Il m'a chargé de reprendre la rédaction en chef pour assurer la continuité de ce magazine auquel vous êtes très nombreux à être attachés. Je le savais, nous le savions, mais la lecture des nombreux témoignages de sympathie que vous nous avez adressés nous a non seulement réchauffé le cœur mais également confortés dans cette envie et ce plaisir de continuer à vous donner chaque mois ce moment indicible que représente la lecture de ce magazine.
Je dis "nous" parce que je ne suis pas seul à concevoir ce magazine, c'est un petit groupe de personnes enthousiastes avec qui je vais avoir le bonheur de partager ce plaisir chaque mois. Il y a tout d'abord les rédacteurs extérieurs qui m'ont très chaleureusement accueilli et dont vous pourrez - dans ce même numéro - apprécier la qualité des écrits quel qu'en soit le genre. Mais vous les connaissez déjà.
Il y a aussi les équipes du groupe Yvert et Tellier, qui ont dû fournir un très gros travail pour remettre la machine en marche. Je pense aux services des abonnements, à la comptabilité, aux services informatiques sans oublier, car ils sont au plus proche de moi, les maquettistes. Je leur adresse un grand merci pour avoir permis la sortie de ce numéro d'été dans des conditions assez difficiles.
Alors oui, on continue !

Mais avant de vous retrouver dès le mois prochain, je voudrais remercier ici Benoît Gervais pour m'avoir proposé cette "nouvelle" aventure et avoir mis à ma disposition les ressources nécessaires pour réaliser un magazine dans lequel la philatélie ne pourra être que positive ne serait-ce que, tout de suite, pour contrebalancer et laisser derrière nous les difficiles moments que nous venons de traverser depuis le début de l'année 2020.
Puisse ce numéro d'été vous aider à vous distraire du malaise actuel, vous faire voyager à travers le temps et à travers le monde, et, le temps d'une lecture, vous faire oublier vos soucis. C'est le moins que je puisse vous souhaiter. D'ici là, passez de belles vacances, portez-vous bien et prenez bien soin de vous.
Michel Melot, Rédacteur en chef
Renouer le contact
... avec les rédacteurs habituels était la première urgence. Leur accueil fut chaleureux au-delà de toute espérance. Certains avaient un ou plusieurs articles d'avance, d'autres se sont mis au travail immédiatement. Vous retrouverez donc vos auteurs préférés dès ce numéro. Bonne lecture à tous.
Bertrand Sinais, Rédacteur en chef adjoint

Une presse solide

La philatélie ne peut pas marcher sur ses deux pieds sans une presse et des editions solides. Quand il est apparu que Timbres magazine, dont je suis l'un des lecteurs réguliers, était en redressement, j'ai fait une proposition de reprise qui a été acceptée par le Tribunal de Commerce. La présence d'Yvert et Tellier aux côtés des philatélistes depuis 125 ans est un atout important dans cette nouvelle aventure.
Il fallait défendre la presse papier dont les affirmations sont pesées et vérifiées, face au numérique pléthorique et d'une fiabilité parfois incertaine.
Une équipe a été constituée: tous ont participé à Timbroscopie, TimbroLoisirs puis Timbres magazine et la ligne éditoriale de votre revue sera respectée.
Cet été nous travaillons aussi sur les questions techniques (informatique, téléphonie...), administratives et sur la diffusion et les abonnements.
En septembre la rédaction s'installera dans de nouveaux locaux au sein de l'Espace Yvert et Tellier, 23 rue Drouot,75009 Paris, au coeur du quartier philatélique. Votre soutien est pour nous la plus précieuse des récompenses.

Les forces navales d'Extrême-Orient. 1927-1940
"Madame, le droit de navigation sur le Yang Tse Kiang nous est formellement reconnu par la convention du 3 août 1885. Contesteriez-vous ce fait ?", Cette affirmation de l'ancien quartier maître incarné par Jean Gabin dans Un singe en hiver ou la "jonque chinoise, mystérieuse et sournoise" du Port de Saïgon, nous renvoient à la mythologie des canonnières françaises en Extrême-Orient. Une épopée à la riche histoire postale...
Nadar et la compagnie des aérostiers
Felix Tournachon, dit Nadar. célèbre photographe du XIXème siècle, s'intéressa très tôt à l'aéerostation dans le but de réaliser des vues aériennes. Patriote exalté il fonda en août 1870 la Compagnie des Aérostiers qu'il mit au service de La Défense Nationale pendant le Siège de Paris.
Le Covid-19 a aussi touché la philatélie
Dès février la pandémie du Covid-l9 a touché toute l'Europe. Le virus était apparu à Wuhan (Chine) en décembre 2019. Aujourd'hui présent dans plus de 200 pays, ce terrible virus a déjà fait des centaines de milliers de victimes. Rien d'étonnant à ce qu'une vingtaine de pays ait émis des timbres spéciaux pour remercier le personnel soignant, celui des services publics et des magasins d'alimentation. Cet article est notre façon de leur dire « merci ».
Tintin, le timbre et la poste
Universellement connu, Tintin, le reporter globe-trotteur a fait rêver des générations de jeunes et de moins jeunes au travers de ses nombreuses aventures racontées avec brio par Hergé son créateur. Son arrivée dans l'univers des timbres ne date que d'une vingtaine d'années. Mais comment Hergé parle-t-il du timbre et de l'activité postale dans son oeuvre ?
Carnets : conséquences d'un changement de tarif
La gestion des stocks est une problématique à laquelle sont confrontées beaucoup d'entreprises, la Poste n'y échappe pas. Alors il faut tout faire pour éviter que les stocks desservent l'entreprise qui les subit et aussi éviter le gaspillage. Voici des astuces toutes simples, appliquées par la Poste, qui ne datent pas d'aujourd'hui.
Les premières émissions commémoratives de Curaçao
Alors que les Pays-Bas avaient déjà émis des timbres de bienfaisance dès 1906 (Contre la tuberculose) et commémoratifs dès l'année suivante (en souvenir de l'amiral Michiel de Ruyter), sans oublier l'imposante serie célébrant le centenaire du retour à l'indépendance en 1913, la première série de timbres commémoratifs n'apparut dans la colonie de Curaçao qu'en 1923.
Marcophilie : Les Daguin du département du Cher
TAAF : Le millésime 2019 des TAAF
Tous les districts des TAAF ont été honorés par des émissions philatéliques 11 s'agit pour Crozet, Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam, la Terre Adélie et Tromelin (Ile Eparse) d'une variété de figurines et blocs reflétant notamment la diversité de la faune, le caractère de lieux, les activités scientifiques, les navires qui y ont fait escale et les explorateurs emblématiques de l'Antarctique. Regardons tout cela en détail.
Fougères : La grève des chaussonniers
"Le train s'arrête, nous sommes à Fougères, la seconde ville d'Ille et Vilaine, la cité industrielle la plus considérable de toute la Bretagne si on ne considère pas Brest ni Lorient comme manufacturières par leurs arsenaux" Ces propos sont ceux de l'historien-géographe Ardouin Dumazet dans l'un des ouvrages de la série: « Voyage en France » paru en 1896. L'auteur poursuit : « I1 faut venir là pour comprendre l'enthousiasme de Balzac et de Victor Hugo en présence du site de Fougères ». Dix années plus tard, Fougères se faisait connaitre de toute la France, non par son site, mais par une grève d'une ampleur exceptionnelle qui marqua profondément cette ville bretonne. Et l'ensemble du pays.
Des marques de "Déboursé" de ou pour les Armées
Les postes françaises ont utilisé des centaines de marques de déboursé, et trois couleurs d'encre, sur des envois d'origines différentes. On peut sélectionner des frappes sur lettres, ayant trait aux armées, réexpédiées puisque n'ayant pas trouvé leur destinataire à l'adresse indiquée par l'expéditeur. Ces déboursés sont moins fréquents que sur des lettres circulant seulement en métropole.
1965 ; 20e anniversaire de la victoire des peuples soviétiques dans la Grande guerre patriotique
Si pour les pays occidentaux, I'anniversaire de la victoire de 1945 est le 8 mai, jour de la capitulation de l'Allemagne nazie à Reims, dans le bloc de l'Est, c'est le 9 mai, jour de la signature à Berlin, qui est commémoré. Parades géantes sur la Place Rouge et philatélie...
Le coup de coeur de la CNEP
Dans cette rubrique, dédiée aux négociants membres de la C.N.E.P., ceux-ci nous présentent les pièces philatéliques hors normes qu'ils ont la chance de voir passer entre leurs mains. Ce mois-ci, Alain Jacquart (expert au sein de la maison Calves) met en avant un pli exceptionnel témoin d'un crash aérien survenu en Birmanie en 1929.
Les bavardages d'Aristote : Succession
Puisque mon éminent pour ne pas dire brillant prédécesseur a décidé de tirer sa révérence sans même imaginer le devenir de ce magnifique magazine dans lequel il a écrit durant tant d'années, j'ai décidé moi, Aristote, de m'installer à cette place devenue vacante. D'aucuns me traiteront sans doute d'usurpateur et peut-être même d'imposteur. Mais ce serait oublier la raison d'être de cette chronique imaginée en février 1984 par Georges Bartoli, le fondateur de Timbroscopie. Elle servait - et elle sert encore aujourd'hui - à dire, ou plutôt à coucher sur le papier, les mots que beaucoup pensent tout bas et éviter ainsi de polluer l'éditorial du Rédacteur en Chef en étalant querelles, vindictes, désaccords, différends, polémiques et autres bisbilles qui émaillent si souvent notre petit monde de la philatélie.
Et quand bien même je ne suis né qu'une quinzaine d'années après le décès de votre illustre Socrate, penseur et philosophe dont mon mentor, Platon, a rapporté les mérites, je revendique le même statut : celui d'être un chroniqueur libre. Mais revenons à nos moutons et parlons timbres et plus précisément de Timbres magazine qui vient de changer de propriétaire. Pour autant qu'il m'ait été donné d'observer, l'annonce de sa disparition a suscité beaucoup d'émoi et nombreux ont été les témoignages de sympathie reçus par les membres de l'équipe J'en ai lu quelques-uns et j'ai pu mesurer l'attachement - quasi viscéral dans certains cas - que nombre d'entre vous nourrissaient pour leur magazine. Repris par l'honorable et plus que centenaire Maison Yvert & Tellier, voici donc votre magazine en mesure de continuer son chemin avec vous et de poursuivre l'aventure, adossé à l'un des plus grands éditeurs de catalogues au monde. A l'heure où j'écris ces lignes, il est encore trop tôt pour mesurer toutes les synergies découlant de cette union mals à n'en pas douter, les échanges d'expériences de l'un comme de l'autre devraient contribuer à renforcer leurs potentiels respectifs. Alors comment ne pas être fier de participer à ce qui ressemble à une nouvelle aventure ? Comment refuser d'être cet intervenant parfois grognon, parfois empêcheur de tourner en rond ? Même si la philatélie, à l'image de notre société, a profondément changé ces dernières années les grandes questions demeurent comme celle, par exemple, de la valeur du timbre. Car quoi qu'on en dise, l'aspect pécuniaire a, depuis toujours, primé sur son intérêt culturel, historique ou artistique. Une autre est de se demander quel est son avenir au moment où chacun prend de moins en moins la plume pour écrire et préfère téléphoner ou "textoter" sur son portable ? Constatant la chose, la lointaine Islande a d'ailleurs décidé de ne plus émettre de timbres. C'est son choix. Pour autant, tous ceux qu'elle a émis depuis 1873 constituent non seulement une belle collection mais ils racontent aussi et l'histoire de ce petit pays.
Pour d'autres, fervents adeptes de l'histoire postale, ces questions ne se posent plus. Pour eux, le timbre n'est souvent qu'un accessoire sur l'enveloppe qu'il affranchit ... quoique, un vermillon de Sedan sur lettre, un Bleu de Prusse sur bande de journal ou même un 5 francs rose Marianne de Gandon sur une vraie lettre du 1er janvier 1947, ne peuvent pas les laisser indifférents et les obligent a reconsidérer leur Jugement sur l'« accessoire » ! J'exagère bien sûr et tout ceci m'amène à dire que la philatélie est toujours bien vivante et qu'elle a encore de bien belles années devant elle. Cette nouvelle livraison de Timbres magazine est là pour vous en convaincre si besoin était !

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Timbres Magazine
juin   2020

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Numéro 223 - Juin 2020
Éditorial : La fin d'une belle aventure
J'espère que vous allez bien, en chemin vers une vie normale. Ces mois de confinement n'ont pas été simples pour vous comme pour l'équipe de votre magazine. Nous avons dû réaliser plusieurs numéros à distance, nos bureaux à Paris étant inaccessibles, tout comme le centre de stockage où sont entreposés certains de nos ouvrages. Les commandes que vous avez passées devraient être rapidement honorées.
La crise de la presse, de sa distribution en librairie, le confinement qui a paralysé l'économie ont porté un rude coup à notre société. Afin de préserver son activité nous sommes placés en redressement judiciaire. Timbres magazine bien que leader avec 80 % de parts de marché de la presse philatélique ne disposait plus des ressources suffisantes pour faire face aux effets de cette crise sanitaire inédite. Au moment où ces lignes sont écrites, j'ai reçu des offres ou manifestations d'intérêt pour une reprise rapide de nos activités. L'objectif est de permettre la poursuite de votre magazine et de vous livrer dès le mois prochain le numéro double des vacances. Il est en revanche fort probable que la plupart (voire la totalité) des membres de la formidable équipe que je dirige depuis 25 ans ne soient pas reconduits dans leurs fonctions.
Nous partons la tête haute avec la fierté d'avoir réalisé tout au long de ces dernières années du bon travail. A commencer par la création de ce magazine car réunir en un même titre Timbroscopie, Timbroloisirs, Timbrojournal et Le Monde des philatélistes relevait de la gageure. Ce fut une réussite au point de séduire de nouveaux lecteurs. Nous avons toujours eu de cesse de nous réinventer avec votre concours. Périodiquement le contenu rédactionnel a été amélioré, enrichi également grâce aux compétences de collaborateurs extérieurs. J'en profite pour les remercier une dernière fois dans ces colonnes tout comme les auteurs des livres que nous avons publiés.
Toujours enthousiastes et novateurs, nous avons créé la première Web TV dans l'univers de la philatélie, fait le premier blog philatélique lorsque j'ai rejoint l'explorateur Jean-Louis Etienne à Clipperton, accompagné l'incroyable odyssée du PlanetSolar sur toutes les mers du globe, réalisé trois DVD (une première également). Nous nous sommes aussi diversifiés avec la sortie de hors-séries qui ont rencontré un large public. Ayant une forte appétence pour l'insolite, Timbropresse est la seule société au monde qui ait été dirigée à partir d'une ile déserte puis de l'un des déserts les plus inhospitaliers de la planète: le Rub al Khali. Des expéditions qui avaient pour objectif de faire parler du timbre dans les médias, souvent allergiques à ce sujet. Il a été atteint au-delà de nos espérances, je suis passé dans tous les grands médias (télévision, radio, presse écrite et webzines) à des heures de grande écoute. Vous connaissez notre histoire qui est la vôtre, celle que nous avons bâtie ensemble avec bonheur, toujours à votre écoute. Tout n'a pas été parfait mais nous préférons entreprendre plutôt que ronronner.
Ce fut un plaisir de concevoir ce magazine, vous rencontrer lors des salons, éveiller votre curiosité, vous faire voyager grâce à nos indéfectibles compagnons que sont les timbres. Mon équipe et moi-même vous saluons avec ce numéro que vous avez entre les mains. C'est la fin d'une belle aventure réalisée avec peu de moyens financiers, j'espère que nos successeurs conserveront le même enthousiasme, la même humilité pour vous servir. Portez-vous bien.

PS: Suite à la crise sanitaire l'opération postale Solar stratos est annulée. Vos paiements ne seront pas encaissés.
Les débuts des liaisons postales transatlantiques
En 1939, Pan American Airways, Imperial Airways et Air France passent des vols d'essai à l'exploitation commerciale au-dessus de l'Atlantique Nord, via Terre-Neuve ou les Açores. Le conflit bouscule leurs ambitions, puis crée les conditions du boom aéronautique de l'après-guerre.
La poste et le courrier dans l'oeuvre d'Uderzo
En complément à l'article rendant hommage à Albert Uderzo paru dans notre précédent numéro, voici un aperçu des allusions à l'activité postale, courrier et timbre, dans l'oeuvre de ce grand dessinateur.
Cartes "sans valeur" émises en Hongrie en 1923-1925 ?
Au fil d'une fouille dans des bottes à chaussures, j'ai trouvé cette carte 1. L'ayant regardée rapidement, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un entier postal sans valeur faciale et l'ai donc rangé dans mes classeurs, en pensant qu'il faudrait un jour faire le point sur lui. Le coronavirus étant passé par là et ayant "grâce" à lui davantage de temps "libre", j'ai repris mes classeurs, ressorti cet entier et creusé le "sujet" Ce texte est le résultat de ce "creusement".
1c ardoise au type Blanc : Une surprenante découverte
Il s'agit même d'une double découverte de variété constante de galvano qui concerne le 1 centime du type B/anc (n° 107 Y & T) dans sa version imprimée à plat (type 1) et ses surchargés no 157 (l/2 centime) et no l d'Algérie. Explications.
L'héliogravure décryptée en images
L'héliogravure est l'un des quatre grands procédés d'impression utilisé pour la fabrication des timbres-poste (avec la typographie, la taille-douce et l'offset). Après des luttes entre ses partisans et ses détracteurs, finalement cette technique fut utilisée en sous-traitance pour les premiers timbres et fit son entrée à l'Atelier du Timbre sur le tard. La première presse de ce type est acquise en 1964, et encore elle était utilisée pour l'impression des timbres fiscaux dans un premier temps. C'est avec des presses plus modernes installées à Périgueux, après le déménagement des ateliers en 1972, que ce procédé se généralisera. Nous allons essayer de vous donner quelques bases pour en comprendre la technique.
Les erreurs de frappe font la joie des collectionneurs
Le système complexe des «déboursés» a duré près de 150 ans, du début du XVIII siècle aux premiers jours de juillet 1832. Il ne s'agit ici que de quelques exemples d'erreurs dans l'application de ces marques. Ces probables erreurs d'inattention ne sont pas répertoriées et parfois moins onéreuses à se procurer que les déboursés correctement frappés.
La Principauté du Liechtenstein
Cette toute petite principauté germanophone de 160 km2 pour 38 500 habitants située toute entière dans les Alpes, est une monarchie constitutionnelle dirigée par un prince. On considère que sa naissance date de 1342, lorsque nait le comté de Vaduz...
Repérer les faux Daguin
Lorsque nous visitons des sites de ventes en ligne, nous pouvons voir la désignation d'une empreinte signalée comme Daguin alors qu'il n'en est pas question en réalité. Apprenons à séparer le bon grain de l'ivraie.
Cartes postales : L'Appel du 18 juin
« La France a perdu une bataille, mais elle n'a pas perdu la guerre... Voilà pourquoi je convie fous les Français où qu'ils se trouvent à s'unir à moi dans l'action, dans le sacrifice et dans l'espérance, Notre patrie est en péril de mort Luttons fous pour la sauver, Vive la France » Tels sont les mots prononcés par le général De Gaulle au micro de la radio anglaise le 18 juin 1940 et que l'on peut entendre en appuyant sur la pastille rouge figurant sur cette « carte postale radiophonique ». Ou radio postcard, selon le terme anglais. Il ne s'agit pas de la première carte sonore fonctionnant à l'aide d'une pile, mais ce document s'inscrit dans un contexte historique qui lui confère toute sa valeur.
1965 : 25e anniversaire de la bataille d'Angleterre
Avec son graphisme inventif et moderniste, la série commémorant le 25e anniversaire de la bataille d'Angleterre fait partie du patrimoine philatélique britannique. Pourtant son émission a été entourée d'intenses controverses esthétiques, symboliques et politiques.
Le coup de coeur de la CNEP
Dans cette rubrique, dédiée aux négociants membres de la C.N.E.P., ceux-ci nous présentent les pièces philatéliques hors normes qu'ils ont la chance de voir passer entre leurs mains. Ce mois-ci, Renaud Varga (directeur de Vincennes Philatélie) met en avant deux pièces qu'il affectionne particulièrement: un 20 c noir oblitéré du 1er janvier 1849 de Vincennes et une lettre de 1873 pour la même ville, comportant un affranchissement rare et spectaculaire.
La chronique de Socrate : Adieu les amis
C'est ma dernière chronique, il en fallait bien une. Vous écrire chaque mois, chers amis, est un plaisir et ce en totale indépendance. Se retrancher derrière un pseudo offre cette immense liberté de pouvoir s'exprimer à sa guise, sans avoir de comptes à rendre à quiconque.Toujours rédigé à la dernière minute, dans l'urgence, l'exercice m'a toujours permis d'aller droit au but, sans trop peser, soupeser chaque mot, ou m'autocensurer.Je laissais simplement passer une journée avant de me relire car parfois j'y allais un peu fort, voire beaucoup. Le magazine étant constitué d'une fidèle et compétente équipe, je la consultais aussi avant que mon papier ne parte à l'imprimerie.A de nombreuses reprises j'ai entendu des « Ah, oh, non, franchement tu ne peux pas aller aussi loin. Un jour des gens vont débarquer au journal pour hurler ou pire encore ». Il m'arrivait par moment d'écouter mes chers collègues, à d'autres je mettais des boules Quiès pour ne pas me laisser influencer. Depuis un certain temps, mon audition ayant baissé, je n'ai plus besoin d'y avoir recours.
Si je n'ai pas subi d'attaques physiques, le magazine a quant à lui été confronté à des dommages collatéraux (lourds parfois) à cause de votre serviteur. Nous étions mis à l'index, plus invités dans les pinces-fesses officiels ou non, considérés comme des pestiférés. Plus grave, on nous a aussi privés de publicité et/ou de renouvellement d'abonnements. L'arme financière a souvent été brandie pour me, nous faire taire. « Quand on est c... on est c... » comme le disait Brassens et quel que soit l'âge. Mais Timbres magazine ne s'est jamais laissé intimider, poursuivant le cap de sa politique éditoriale.
Si je diffusais un jour toutes les chroniques que j'ai finalement décidé de ne pas publier, vous seriez pour certains horrifiés par le contenu et pour d'autres ce serait une franche rigolade. Il est vrai que depuis que j'oeuvre dans ce métier les combats furent nombreux, les coups de gueule fréquents mais jamais donnés avec méchanceté.Tout simplement, pour se faire entendre il faut forcer le trait afin de faire évoluer la philatélie dans le bon sens. Combien de fois s'est-elle engouffrée à contresens ou dans une impasse, avant que l'on réinvente le fil à couper le beurre avec des arguments marketing et commerciaux à faire pleurer de rire.
Il y a eu des périodes où tout m'énervait et je l'ai fait savoir au point que certains officiels redoutaient la sortie de la chronique car bien évidemment je ne prévenais pas les personnes concernées.J'ai la grande fierté d'avoir été lu dans l'énervement à l'Élysée comme dans plusieurs ministères.
Ces derniers temps je me suis assagi, considérant que certains combats étaient vains mais aussi et surtout parce qu'il fallait vous remonter le moral. En période de crise, on ne va pas en rajouter et je ne souhaitais pas sombrer dans le misérabilisme ou le « tout est foutu ».
L'amour du timbre me donne des forces et me remplit de joie quotidiennement et c'est de lui comme de vous, chers lecteurs, que je tirais toute mon énergie.
On nous a souvent posé la question de savoir qui était Socrate, voici le moment de vous dévoiler les personnes qui se sont cachées sous ce pseudo. Le premier rédacteur fut Georges Bartoli jusqu'en 1995, le fondateur de Timbroscopie, Timbroloisirs et Timbrojoumal. Vint ensuite pour une ou deux chroniques Didier Michaud puis à quelques reprises Michel Melot. La plupart des articles de Socrate ont été écrits par moi-même: Gauthier Toulemonde. J'ai toujours pensé qu'il était plaisant d'avoir plusieurs personnalités: celle de rédacteur en chef où les propos étaient toujours mesurés, celle de simple rédacteur (Nicolas de Pellinec, c'est également moi) et celle de Socrate. Inutile de dire que cette «casquette » était celle qui avait ma préférence. Les moments les plus amusants, singuliers de cette duplicité étaient lors des salons quand vous me disiez « Désolé, je lis d'abord Socrate avant l'édita ». Je répondais invariablement: « Ne vous excusez pas, comme je vous comprends-je saluerai le vieux sage de votre part. »
Merci de m'avoir lu jusqu'à aujourd'hui. Je vous tire pour toujours ma révérence, tout comme mes collègues. Nous vous aimions, chers amis collectionneurs, et espérons vous avoir apporté beaucoup de bonheur duras: toutes ces années.

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Timbres Magazine
mai   2020

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Le TM 222 de mai 2020 arrive...
Un petit peu de patience
Le magazine daté mai a pris quelques jours de retard. Il est imprimé et vous parviendra par courrier à partir des derniers jours d’avril et plus vraisemblablement la première semaine de mai. Il sera disponible dans les points de vente ouverts à partir du lundi 4 mai. Merci de votre fidélité.

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avril   2020

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(En raison du confinement, nous n'avons pas pu nous procurer Timbre Magazine de ce mois-ci, nos modérateurs qui y sont abonnés ne l'ont pas encore reçu non plus, vous trouverez ci-après le sommaire simplifié de ce numéro)
Numéro 221 - Avril 2020
Les non dentelés et épreuves de luxe des carnets commémoratifs modernes
Type Paix : 50c rose-rouge Faux pour tromper la Poste
Merci Jeanine
Trieste, automne 181 : alerte au choléra !
FPO : La poste navale américaine pendant la Seconde Guerre mondiale
50ème anniversaire de la francophonie
Kirk Douglas, le dernier des géants
Rencontre avec Pierrette Lambert et Pierre Albuisson
Entretien avec François Farcigny
Célèbres et ... philatélistes
Cartophilie : La ruche de Rambouillet
SPM : Le podium des surchargés
Un timbre algérien non-émis de 2002

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mars   2020

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Numéro 220 - Mars 2020 ÉDITORIAL : Merci pour votre soutien
Avec près de 500 entrées, le nouvel opus de l'Atlas de la philatélie ne manquera pas de vous passionner. Michel Melot, qui totalise au compteur cinquante années au service de la presse philatélique, a réuni ses immenses connaissances pour vous délivrer un hors-série remarquable. Le second opus de l'Atlas qui couvre les lettres C et D se dévore comme un livre tant il regorge d'anecdotes. Il y a bien entendu les descriptions de pays - et non des moindres comme la Chine -, ceux qui n'existent plus mais sont également évoquées une multitude de postes locales à l'instar de la California Penny Postage ou encore la Caracas y Petare.
J'ai également découvert les timbres des nombreuses postes scoutes, un certain nombre de vignettes de bienfaisance espagnoles, des timbres de monastères et tant d'autres curiosités que nous offre la philatélie. Les postes locales tiennent une bonne place et sont parfois longuement abordées comme celle de Dantzig. Nos timbres reflètent comme à l'accoutumée les évolutions politiques, les modifications de territoires liées aux guerres. A la lecture de l'Atlas, vous aurez par exemple l'opportunité de vous remémorer l'histoire mouvementée de Calimno, cette île du Dodècanèse autrefois possession de l'empire Ottoman avant d'être annexée par l'Italie, puis passée sous domination allemande, sous protection des Britanniques ensuite avant d'être intégrée à la Grèce.
Les collectionneurs de tout ce qui se rattache à la France et de ses ex-colonies, disposeront de bonnes synthèses sur le Cambodge, le Cameroun, Canton, nos bureaux en Chine, Castellorizo, Cavale, la Cilicie, Clipperton, les timbres des colonies générales, le Congo, la Côte d'ivoire, la Côte des Somalis et Djibouti, la Crête, le Dahomey, Dédéagh et Diego-Suarez.
Michel Melot est parvenu à rendre simple quelques casse-têtes philatéliques et la superbe mise en page apporte un grand confort de lecture. L'ensemble est fort plaisant, richement illustré et que l'on soit ou non collectionneur des timbres évoqués dans les lettres C et D, on se pique au jeu de la curiosité. L'objectif en 2020 est de sortir trois Atlas mais ce n'est pas tout.
Nous allons lancer plusieurs numéros hors-séries dédiés à la Seconde Guerre mondiale, un des sujets que vous avez plébiscité lors de notre dernier sondage. Le premier tome sera consacré à l'empire colonial français, de son apogée au régime de Vichy Rédigé par un spécialiste reconnu - François Chauvin - il comportera des informations inédites, tirées de la consultation d'archives. Déjà bien avancé, ce numéro spécial devrait être vendu en kiosques et disponible pour Paris-Philex.
Vous vous demandez à juste titre pourquoi la si petite équipe de Timbres magazine se met autant de travail sur les bras ? Nous sommes des passionnés, aimons notre métier mais ce ne sont pas les seules raisons. Bien que nous soyons très largement le leader de la presse philatélique magazine par notre diffusion (80% du marché), nous connaissons les difficultés rencontrées dans le secteur de la presse. Lune des solutions pour nous en sortir réside donc dans la production de hors-séries. Ce n'est pas un hasard si vous en voyez autant en librairies, sur des thèmes les plus divers, publiés par de grands éditeurs de la presse généraliste et politique. A notre échelle, nous adoptons une stratégie identique avec la même volonté de proposer des numéros de qualité.
Je vous encourage vivement à vous procurer l'Atlas II, un geste qui nous permettra de regarder l'horizon avec un peu plus de sérénité. Merci par avance de votre soutien, de votre bienveillance, compréhension, j'espère que nous continuerons encore de longues années à partager avec vous, chers lecteurs, notre passion commune. Belle Fête du Timbre et excellente lecture.
(Gauthier Toulemonde)
Philatélique ? Et alors ...
Il y a près de dix ans, nous interrogions le sens de souvenirs "philatéliques". Suscités par des collectionneurs ils sont regardés avec suspicion par l'histoire postale. Pourtant, ils constituent des témoins de l'histoire, mais aussi de la passion de chaque philatéliste.
1862, Golfe de Guinée. L'acheminement maritime des correspondances vers le Gabon
C'est pour obtempérer à une dépêche du 21 juin 1862, émanant du ministre de la Marine et des Colonies, que le commandant supérieur de la Côte-d'Or et du Gabon prit le 7 août suivant, un arrêté portant création du bureau de poste de Port-Gabon. Une décision éminemment politique, dans la mesure où la présence française dans la région restait encore très ponctuelle et limitée...
La prolifération des timbres illégaux et abusifs
Victor Manta est le fondateur et l'actuel président de l'Organisation Philatélique des Webmasters (PWO) et le rédacteur du site: www.pwmo.org, qui lutte depuis longtemps contre les timbres nocifs. Il dénonce dans ces pages comment les émissions des timbres illégaux et abusifs ont mis à mal la philatélie cette dernière décennie.
La philatélie des colonies néerlandaises
Philatélistes ou non, peu accordent de l'intérêt à ce que l'on intitule les colonies néerlandaises. Leur importance a souvent été considérée comme négligeable par rapport aux colonies espagnoles, portugaises, françaises et britanniques. En outre, leur histoire intéresse moins car elle a été relativement moins mouvementée que celle des colonies allemandes et italiennes que nous avons évoquées dans ces colonnes durant la décade écoulée.
Les timbres de Curaçao
L'île de Curaçao est une des îles des Petites Antilles, au large du Venezuela. Si sa superficie est faible (moins de 500 km2), sa position privilégiée commandant le nord de l'Amérique Latine en avait fait une plaque tournante des corsaires néerlandais. Ils étaient franchisés par la Compagnie néerlandaise des Indes Occidentales qui avait conquis l'île au détriment des Espagnols au début du XVIIe siècle.
Marques militaires de Madagascar
Un essai de "camouflage postal" des bases militaires à Madagascar au début de la Seconde Guerre mondiale qui fut aussitôt abandonné a laissé quelques précieux documents pour en témoigner.
La taille-douce expliquée par les images
Avant le timbre tel que nous le connaissons et que nous l'étudions, il y a l'impression, et avant l'impression il y plusieurs opérations manuelles ou techniques. Concernant le timbre gravé, nous vous avons parlé récemment des graveurs par le prisme de leurs épreuves d'admission. Aujourd'hui nous présentons en images à notre lectorat le travail qui englobe la gravure jusqu'à la confection des cylindres.
Une île très convoitée : Chypre
Du fait de sa localisation cette île de la Méditerranée présente un intérêt stratégique qui lui a valu bien des convoitises tout au long de son histoire. Revisitons cette dernière pour comprendre les différentes phases que Chypre a connues jusqu'au contrôle britannique puis la partition qu'elle subit aujourd'hui.
Lettres chargées en valeur déclarée
La plupart des envois postaux de la période dite classique concernaient des lettres ordinaires et, selon l'intérêt que leur portait l'expéditeur ou le destinataire, pouvaient être Recommandés, simplement Chargées et, dans ce dernier cas, en valeur déclarée. La collection de ces dernières peut s'ordonner selon la valeur déclarée, le montant total de l'affranchissement ou bien, comme ici, l'échelon de poids de la simple
La pub dans tous ses éclats
Dès la fin du XIXe siècle, la publicité que l'on désignait sous les termes d'annonces ou de réclames s'est trouvée étroitement associée aux cartes postales. Selon le Dictionnaire de la cartophilie francophone, les plus anciennes seraient celles des magasins de La Belle Jardinière en 1873 et de la Dactylographie Duployé en 1878. Ces deux exemples montrent à quel point le sujet est ancien et d'une extrême variété.
Le podium des oblitérés
Les entiers postaux "Groupe", oblitérés sont extrêmement rares, notamment ceux qui ont réellement voyagé. Voici les trois pièces majeures, des grandes raretés des colonies françaises, qui se partagent le podium des oblitérés. Commençons par la médaille de bronze
Le coup de coeur de la CNEP
Dans cette rubrique, dédiée aux négociants membres de la C.N.E.P., ceux-ci nous présentent les pièces philatéliques hors-normes qu'ils ont la chance de voir passer entre leurs mains. Ce mois-ci, Malika Benchaa (de la maison Achat Collections) présente une des valeurs vedettes des semi-modernes de France : le 50 c Mercure non-émis de couleur rouge carminé (no 325A du catalogue Yvert et Tellier), imprimé à l'occasion de l'Exposition universelle de Paris de 1937.
La chronique de Socrate : Les 80c de la grande époque
Dans la dernière chronique, je faisais appel à Yvert et Tellier afin que la maison amiénoise réponde à nos questions sur la cote. Ce sera chose faite pour la livraison d'avril prochain. Il ne s'agit pas d'un poisson, La Poste de son côté nous en a fait un beau récemment en retournant une lettre avec cette mention hilarante si j'ose dire: « Décédé, n'habite plus à l'adresse indiquée ». On se demande bien où est passé le destinataire.
Ces derniers jours, je me suis livré à l'un de mes passe-temps favoris : la consultation des catalogues de ventes. La plupart sont bien présentés, certains luxueux méritent d'être collectionnés. Encombrants, ils sont parfois source de conflits avec les conjoints radins pour qui la philatélie se résume à une histoire d'accumulation de bouts de papier souvent usagés et qui coûtent cher! Ce qui suit ne va pas contribuer à les rassurer. A la lecture du catalogue de la 40e vente sur offres de la maison Behr, j'ai remarqué un 80 centimes rose de l'Empire, coin de feuille avec carré de repère qui serait selon le marchand de l'avenue de l'Opéra à Paris la « première et unique pièce vue à ce jour ». Inutile de dire qu'elle n'est pas passée inaperçue car, proposée à 38000 euros, elle a atteint 45620 euros. Voici une belle occasion d'évoquer brièvement ces 80 centimes qui ont eu une vie exceptionnelle. Ils voient en effet le jour sous l'Empire, connaissent la Commune après avoir porté les lauriers de César, voyagent dans les anciennes colonies et les bureaux français de l'étranger Ces timbres nobles aux couleurs chatoyantes, utilisés durant 24 ans, se feront aussi couper en quatre durant la République.
Celui présenté dans cette chronique (le 17B) est émis en novembre 1859, venant après d'autres non dentelés de l'Empire dont le 17A à 80c (rouge) sorti le 4 décembre 1854. Ils succèdent aux « Présidence ». Rappelons que Louis-Napoléon qui a fait son coup d’État en décembre 1851, s'est nommé empereur. Ne supportant plus l'inscription républicaine qui surmonte son auguste profil sur les timbres en cours, il exige du graveur Jean-Jacques Barre qu'il corrige la légende des figurines. « REPUB-FRANC » qui devient « EMPIRE-FRANC ». Le timbre à 80c s'avère une nécessité car il correspond au tarif de la lettre simple pour de nombreux pays étrangers.
Le 17 B sera le dernier non dentelé de nos 80 c car 1'Administration presse Hulot de denteler les timbres. Le 80 c rose dentelé est émis en septembre 1862, tiré à 17800000 exemplaires. Le 80c rose Empire lauré voit le jour en décembre 1867, notre empereur se pare de lauriers et grand bien lui fasse car des nuages menacent le ciel de France. S'en suivra la reddition de Sedan, le siège de Paris, l'exil du gouvernement à Bordeaux, la guerre. Pas vraiment la vie en rose pour ces timbres, les derniers à l'effigie de notre empereur.
Vient ensuite le 80 c rose de l'émission de Bordeaux, nous sommes en décembre 1870. A l'effigie de Cérès, il comporte de belles nuances de couleurs : rosé clair, vif, carminé, groseille et saumon Le dernier des 80c (rose toujours) sort en septembre 1872 et fait l'objet du plus gros tirage des six timbres passés en revue avec près de 30 millions d'exemplaires. Cela ne l'empêcha pas de coter neuf chez Yvert 1200 euros. Avec les changements de tarifs le 80c est utilisé pour l'étranger et les colonies.
En 1876, un nouveau modèle fait son apparition : le type « Sage». La France adhère à l UPU. Les tarifs postaux sont modifiés : on crée de nouvelles valeurs et en supprime d'autres, comme le 80 c.
L'unification des tarifs intérieurs qui intervient le 1er mai 1878 sonne définitivement le glas du 80c. Il faudra attendre près de cinquante ans pour revoir un timbre à 80 c: une Semeuse lignée parait en 1925.
La collection des 80 c de la période classique est passionnante et on peut y adjoindre les dérivés avec les tirages spéciaux, les spécimens etc. Elle permet de voir la vie en rose dans un monde gris.

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février   2020

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Numéro 219 - Février 2020 ÉDITORIAL : Le dessous des timbres : L'Iran
Comme l'on s'en doute la République islamique d'Iran ne s'est jamais laissé aller à la réalisation d'émissions commerciales, en attirant les collectionneurs avec des thématiques à la mode. En revanche les séries ou timbres à caractère politique ne manquent pas depuis la révolution de 1979. Voici quatre timbres iraniens émis entre 1983 et 1988 qui demeurent d'une étonnante actualité. Tous renvoient aux relations exécrables qu'entretient l'Iran avec les Etats-Unis et sont à mettre en lumière avec les propos de Donald Trump tenus le 4 janvier dernier. Celui-ci affirme alors que son pays frapperait l'Iran "plus fortement qu'il ne l'a jamais été" s'il menait des attaques en représailles à l'assassinat du général Qassem Soleimani. Le président américain déclare ensuite avoir sélectionné 52 sites en Iran susceptibles d'être frappés "très rapidement et très durement". Pourquoi ce chiffre précis ? Pour le comprendre, venons-en à notre premier timbre, émis en 1983. Il commémore la prise d'otages du 4 novembre 1979 réalisée lors de l'assaut de l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Sept mois après la proclamation de la République islamique, plusieurs centaines d'étudiants partent manifester avant de finalement se détourner vers l'ambassade américaine située en centre-ville. Ils exigent l'extradition de l'ex-chah Reza Pahlavi, alors aux Etats-Unis, avant de passer au-dessus des grilles. Confrontés pendant trois heures à la résistance des marines, les étudiants parviennent contre toute attente à envahir l'ambassade pour ensuite emmener leurs prisonniers les yeux bandés. Des images qui feront le tour du monde avant d'être mises sur timbres. Face à l'ambassade, une potence est dressée avec à son extrémité une pancarte sur laquelle il est écrit "Pour le chah". Durant cette mise en scène est brûlé symboliquement le drapeau américain.
Au total 52 diplomates et employés (ce à quoi Trump fait référence) vont être retenus en otages durant 444 jours avec pour conséquence la rupture des relations entre les deux pays. L'ensemble de ces éléments (à l'exception de la potence) figure sur le timbre de 1983. Notre second timbre est émis en 1986 et fait référence à l'opération américaine"Eagle Claw" destinée à libérer les otages. Le 24 avril 1980, six avions décollent de l'île de Masirah à Oman avec à bord une centaine de soldats américains. Ils se posent au lieu prévu, dénommé "Désert One", tandis que huit hélicoptères se rendent en ce même point de rendez-vous. Les appareils sont confrontés à des avaries mécaniques ainsi qu'à une redoutable tempête de sable. Un des hélicoptères est abandonné à Desert One, mauvais présage. Les cinq autres repartent mais lors d'une manoeuvre de ravitaillement, l'un percute un avion. Le crash coûte la vie à huit soldats, tandis que quatre autres sont grièvement brûlés. L'opération est finalement annulée et ordre est donné de laisser sur place les appareils détruits ainsi que les dépouilles des soldats américains. Un véritable désastre (avec de lourdes conséquences pour Jimmy Carter) qui ne peut que réjouir les dirigeants iraniens, à commencer par le premier d'entre eux : l'ayatollah Khomeini. Un timbre est logiquement émis quelques années plus tard. Si le dessin n'est pas une grande réussite, il présente l'avantage d'être on ne peut plus explicite.
En 1987, l'lran émet un nouveau timbre, toujours en lien avec la prise de l'ambassade. On y voit le Capitole, le sceau abimé de la chancellerie de Téhéran, le drapeau américain ainsi qu'une mention écrite sur la gauche, faisant référence à l'espionnage pratiqué par les Etats-Unis à partir de leur ambassade de Téhéran. Lors de la prise de cette dernière, les étudiants parviennent à saisir des documents classifiés des services de renseignement américains. Ils confirment les soupçons du régime iranien qui la nommaient "Le nid d'espions". Aujourd'hui l'ancienne ambassade des Etats-Unis est du reste devenue un musée où l'on peut voir différentes machines ayant servi aux activités d'espionnage.
Le dernier timbre, émis en 1988, commémore à nouveau la prise de l'ambassade. Il fait en outre référence aux étudiants qui avaient levé le poing en scandant "Allah Akbar" après avoir brûlé le drapeau américain. Un grand classique dans une région où les Américains ne sont pas en odeur de sainteté.
Cet éditorial est rédigé le 8 janvier et d'ici l'arrivée du magazine à votre domicile, le conflit Iran-Etats-Unis connaîtra d'autres développements. Dans un monde devenu une poudrière, il serait préférable que les dirigeants des pays se battent uniquement à coup de timbres de propagande. La Chine, la Corée du Nord et la Russie en sont familières, une pratique que n'a pas encore expérimenté le président américain. Il n'y a pas que le Tweet dans la vie.
(Gauthier Toulemonde)
Quand l'Etat entend payer ses dettes grâce à la vente de timbres
La Première Guerre mondiale a fortement affaibli l'économie de notre pays et la dette est colossale. C'est dans l'idée de participer à son remboursement que paraissent huit émissions surtaxées au profit de la Caisse d'amortissement, trois en grand format et cinq d'usage courant, entre 1927 et 1931. Aujourd'hui prisées des collectionneurs parce qu'elles constituent de très bonnes valeurs de la période moderne, ces émissions n'ont pourtant pas rencontré un grand succès à l'époque. Revenons sur la genèse d'un plan de financement étalé sur cinq ans, qui a donné naissance à de petites pépites philatéliques.
Les timbres avion des colonies sans RF (1942-1944), 2ème partie
Dans Paris occupé, alors que les Alliés sont en Normandie, la mise en vente fin juin 1944, de 6 timbres avion à 100 f pour des territoires qui ont échappé à la tutelle du gouvernement de Vichy, achève le programme visant à doter les colonies disposant d'une série aérienne de fortes valeurs d'affranchissement.
Accueil chaleureux aux envois défectueux
Certains regretteront que les pièces soient défraîchies, mais belles auraient-t-ils pu les acquérir ? D'autres s'en contenteront, heureux de posséder des affranchissements qui sortent de l'ordinaire.
Une confédération particulière : la Suisse
La Suisse n'a pas toujours été cette confédération de cantons au fonctionnement unique au monde et à la neutralité légendaire. Evoquons l'histoire de sa formation, canton après canton, des origines à la victoire de François ler à Marignan en 1515.
L'île Bougainville, futur 194e membre des Nations Unies ?
Si Bougainville évoque le navigateur, une île du Pacifique porte son nom. Elle vient de faire l'actualité depuis que ses habitants ont décidé le 11 décembre dernier de devenir indépendants à la faveur d'un référendum. Le processus risque d'être long, incertain car le gouvernement central y voit un risque de dislocation de la Papouasie-Nouvelle-Guinée au sein de laquelle l'île est intégrée. Il nous faudra donc patienter avant de voir les premières émissions de timbres. Mais au préalable partons à la découverte de Bougainville au riche passé philatélique.
Le rembobinage de l'histoire pour un changement de format
Tous les collectionneurs de la période moderne ont connaissance du changement de format intervenu en 1977 sur la Marianne « Sabine de Gandon », succédant à celle du type « Béquet». Sans vouloir intenter un procès à l'histoire, nous nous permettons de rembobiner le fil des événements qui se sont succédé sur une période d'environ quatre ans avant son émission. De récentes découvertes donnent un nouvel éclairage et un fil conducteur pour retracer l'histoire de cette évolution décomposée en plusieurs étapes. Telle est l'entreprise à laquelle nous nous attelons aujourd'hui.
Ric Hochet enquête chez les timbrés
Au hasard d'une brocante, j'ai récemment trouvé le no 556 de l'hebdomadaire « Tintin », le fameux « journal des jeunes de 7 à 77 ans ». En couverture de ce journal, que voit-on ? Des visuels de (faux) timbres et l'annonce de l'histoire « Ric Hochet, enquête chez les timbrés » Ce numéro est daté du 18 juin 1959. Un bail !
Sophie et Yves Beaujard, La gravure, passion familiale
Complétons l'interview publiée le mois dernier par la liste de leurs oeuvres respectives à ce jour et l'évocation de leur parcours.
Les cartes de l'Oncle Sam
Les Etats-Unis d'Amérique ont-ils devancé l'Europe dans le domaine de la carte postale ? C'est ce que laissait entendre l'éminent spécialiste Franck Staff, dans son ouvrage « The picture post card and its origins », paru il y a plus d'un demi siècle.
Socrate : Quand un lecteur détricote la cote
La cote ? Un authentique marronnier comme l'on dit dans la presse. Comprenez un sujet qui revient périodiquement. Faut-il pour autant éluder le sujet ?
Je ne le crois pas et « HC » m'a adressé ce courrier dont je vous livre le contenu :
« Tous les trois ans, c'est avec impatience, que j'attends le père Noël. En effet, dans sa hotte, il y a mon catalogue préféré de timbres, le millésime 2020 ira remplacer celui de 2017. Après la consultation de quelques timbres qui m'intéressent, je me suis dirigé vers mon ordinateur. Pour visualiser les évolutions des cotes, j'ai préparé sur un tableur, plusieurs feuilles de calculs. Comme précédemment, et depuis 2005, je saisis les cotes des timbres neufs :
- de tous les classiques;
- des semi modernes dont la cote minimum était de 25 euros en 2005;
- des poste aérienne (idem que précédemment, minimum 30 euros);
- des blocs feuillets (idem);
- les totaux des années depuis 1938.
Après deux heures de frappe, je produis les graphiques suivants [se reporter aux tableaux].
Il ne faut pas oublier que la cote n'est pas un prix « conseillé », mais une base de négociation entre un vendeur et un acquéreur. En observant des points tous les trois ans, il est possible de s'affranchir d'un effet temporaire et de dégager des tendances.J e ne suis pas satisfait de ce que je peux observer et je me pose les questions suivantes :
- Qu'est-ce qui justifie une évolution positive ou négative (avec par exemple, des +15 % sur certains classiques) ou des quasi-stagnations (poste aérienne, bloc feuillet, qui sont de bons timbres) sur la même période ?
- Comment expliquer des variations à plus de 20 % pour des nouveautés (après 2003), sachant que beaucoup de philatélistes se sont arrêtés en 2000, et que le volume du courrier décroit fortement ?
- N'existe-t-il pas un autre moyen que la cote qui puisse « normaliser » les ventes et les acquisitions ?
En écrivant ces lignes, je sais que je relance la polémique favorite des philatélistes. Et si pour une fois, nous réfléchissions ensemble ? »
Notre ami a effectué un beau travail de compilation de données qui mérite qu'on s'y penche. Nous allons pour l'occasion contacter la maison Yvert et Tellier qui ne manquera de nous faire part de sa position. Pour autant que je sache, la cote est déterminée par plusieurs experts, voici une belle opportunité de connaître leur point de vue. Au-delà des chiffres, il y a une réflexion que je serai heureux de connaître.

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janvier   2020

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Numéro 218 - Janvier 2020 ÉDITORIAL : Quand les semi-modernes deviennent des classiques
Avec le temps qui passe, nos semi-modernes vont acquérir le statut prestigieux de classiques. Pour les collectionneurs du début du siècle dernier, ils étaient des nouveautés recherchées, pour ceux qui nous succéderont, ils regarderont avec respect ces timbres qui dépassent les 100 ans. Les années 1920 sont particulièrement intéressantes en philatélie, en voici quelques exemples.
Cette année-là sont émis les premiers timbres d'occupation de la Sarre. A la fin de la Première Guerre mondiale, notre pays en réclame l'annexion mais n'obtient que la propriété des mines de charbon. La région est administrée durant quinze ans. Les premiers timbres sont ceux d(Allemagne de 1905-16 surchargés avec - comme nous l'avions déjà évoqué - de belles raretés. Toujours en cette même année apparaissent les timbres de Memel. Rappelons qu'en 1919 le traité de Versailles crée un petit Etat autonome administré par la France pour le compte des Alliés. Ici encore il s'agit de timbres d'Allemagne que l'on surcharge avant que des timbres de France (Semeuse et Merson) ne soient à leur tour surchargés. La Lituanie qui revendiquait la région l'envahit en 1923. Une convention de 1924 la rattache à ce pays sous le nom de Klaipéda. Nos dernières émissions datent de 1922. Plus au sud mais toujours en Europe, sont émis en 1920 des timbres spéciaux à Castellorizo. Cette île appartint aux chevaliers de Rhodes jusqu'à la conquête turque. En 1913, la population se rebelle contre ces derniers. La Marine française l'occupe du 24 décembre 1915 jusqu'au 20 août 1921. Les timbres émis en 1920 sont ceux de France et du Levant surchargés. Restons dans le pourtour méditerranéen pour rappeler que la Cilicie qui dispose d'une frontière avec la Syrie est occupée en 1919 par les troupes françaises. Des timbres sont alors émis et les premiers PA datent de l'année 1920. Partons enfin en Océanie, plus précisément à Wallis et Futuna, qui émettent leurs premiers timbres. On utilise en 1920 des timbres de Nouvelle-Calédonie de 1905-07 que l'on surcharge.
Je ne cite que des émissions familières des collectionneurs français mais l'année 1920 et ses étonnants semi-modernes recèle d'autres pépites, pas forcément connues. Ainsi les timbres de la République d'Extrême-Orient, dont la capitale est Tchita. La naissance de cet ancien État, indépendant de facto, est proclamée à Blagovechtchensk le 6 avril 1920, durant la guerre civile russe. Des timbres sont alors émis, nous aurons l'occasion d'y revenir.
Pas facile de se souvenir ou de connaître tout simplement ces émissions de l'année 1920 dans le monde. Pour paraphraser la chanson merveilleusement interprétée par Jeanne Moreau : "J'ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus très bien.
Quel pouvait être son nom et quelle était sa première année d'émission ?
Il s'appelait, je l'appelai, comment l'appelait-on ?
Pourtant c'est fou ce que j'aimais l'appeler par son nom
J'ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus très bien
De quelle couleur était ce timbre, je crois pas qu'il était bleu. Était-il vert, était-il gris, était-il vert-gris ? "
Alors si vous avez parfois la mémoire qui flanche, je vous propose de revisiter en 2020 avec votre magazine ces semi-modernes qui nous enchantent.
D'ici là, toute l'équipe de votre magazine vous souhaite d'excellentes fêtes.
Les timbres avion des colonies sans RF (1942-44)
De 1942 à 1944, le régime de Vichy émet plusieurs centaines de timbres coloniaux dont un grand nombre pour la poste aérienne. Les commandes de L’État français se distinguent par l'absence du monogramme RF, le régime effaçant la République. Cependant, le catalogage n'éclaire pas la motivation de ces émissions qui, d'une d'une valeur à l'autre peut être distincte !
La présence française au Sahel
Treize soldats de l'armée française ont trouvé la mort le lundi 25 novembre au Mali aux confins du Niger et du Burkina Faso, trois pays du Sahel où la France était présente au siècle dernier. Les timbres nous rappellent l'histoire de nos relations complexes avec cette vaste région.
Le CIO a 125 ans
Cette année, le Comité international Olympique a fêté ses 125 ans d'existence. En effet, c'est en 1894 que cette organisation mondiale des sports a été fondée à Paris. La France entretient d'ailleurs des liens étroits avec le CIO, ne serait-ce que par le fondateur des Jeux Olympiques modernes, le Français Pierre de Coubertin, et par les cinq Jeux Olympiques d'été et d'hiver qui ont été organisés en France jusqu'à ce jour... auxquels s'ajoutent ceux de 2024 qui pointent à l'horizon ! Pour les collectionneurs, la thématique olympique est aussi large que passionnante !
De France pour le Canada
Voici quelques informations qui éclaireront peut-être ce qui suit.
- Le Canada utilise d'abord les pence et le shilling. Ils feront place au dollar, au cent ainsi qu'au système décimal, à partir du 1 er juillet 1859. Le dollar fut adopté progressivement : Nouveau-Brunswick en mai 1860, Nouvelle-Ecosse en octobre 1860, Terre-Neuve en 1865 et 1'Île du Prince Édouard en 1872.
- Dans le cadre de la convention franco-britannique de 1856 une lettre insuffisamment affranchie est considérée comme non affranchie.
- Depuis le 1 er avril 1859 et jusqu'en 1870 le Canada leur applique une pénalité de 6 pence (12,5 cents) à laquelle s'ajoute l'insuffisance d'affranchissement. En retour la Grande-Bretagne appliquait cette pénalité aux lettres venant du Canada. Sauf si, bien affranchies, leur affranchissement devenait insuffisant quand les services postaux les dirigeaient sur une voie plus onéreuse. Les protestations canadiennes y mirent fin. A partir de 1870 la pénalité de 6 cents passe à 3 cents et cette dernière sera annulée lors de l'entrée du Canada à l'U.P.U.
- Jusqu'en 1865, et parfois 1870, les taxes postales continuent à figurer en pence.

Interview de Sophie et Yves Beaujard : La gravure, passion familiale
On les croise souvent ensemble dans les salons philatéliques, mais ils répondent toujours individuellement aux interviews. Timbres magazine a souhaité combler cette lacune en allant à la rencontre de Sophie et Yves Beaujard.
Une affaire de perforation
Nous avons dit ce que nous savons sur les papiers qui servent à imprimer les timbres, puis concernant la gomme qui est appliquée au dos pour les coller. Pour être complet, il reste à parler des perforations ou prédécoupes servant à dissocier les timbres entre eux.
Les émissions de la zone Fiumano Kupa
La rapide invasion italo-allemande de la Yougoslavie en avril 1941 avait entraîné sa capitulation en moins de quinze jours. Dès le 18 avril 1941, les vainqueurs entreprirent son démembrement, nous l'avons déjà évoqué dans nos précédentes parutions. L'arrière-pays de Rijeka (Fiume pour les italiens, rappelons-le) fit partie des territoires annexés par l'Italie, et devint par la force des choses la "zone occupée Fiumano Kupa".
Les rois Capétiens
Nombre d'entre vous se plaisent à monter une collection thématique sur un sujet qui leur tient à coeur qu'il relève de la géographie, des sciences et techniques, de la littérature ou de l'histoire... l'étendue des possibles est quasi infinie et la façon de procéder pour constituer cette thématique est également personnelle et donc très variée. Nous vous présentons ici un large extrait de la thématique qu'un de nos lecteurs, René Lucchese, nous a soumise au Salon d'automne, consacrée à la dynastie capétienne (987-1328) qu'il prolonge par leurs successeurs valois puis bourbons, parcourant ainsi toute la monarchie française jusqu'à la Restauration. On apprécie toujours de retrouver les flammes illustrées et les documents variés qui agrémentent ce type de collection. N'hésitez pas à faire de même pour partager vos thématiques préférées !
La chronique de Socrate : Sondages, suite et fin
Suite à ma dernière chronique, j'ai reçu de nombreuses réactions à propos du sondage commandé par Phil@poste auprès de l'institut CSA. Mais avant de vous donner la parole, voici donc la fin de cette étude où il est question de l'appréciation des collectionneurs et non des philatélistes. Pour mémoire, rappelons que dans la catégorie des philatélistes sont regroupés nos experts, boucheurs de cases, hédonistes et accumulateurs. Sous le vocable « collectionneurs / amateurs » on trouve des personnes plus tournées vers la multi-collection, pour qui le timbre est un moyen pour explorer une passion personnelle et non pas une passion pour l'objet en tant que tel. Les collectionneurs/amateurs vont par exemple se procurer tout ce qui est relatif à Johnny Halliday, sans se limiter au timbre. Cette population, pour reprendre le jargon des instituts de sondages, est plus jeune que celle des philatélistes. Sa moyenne d'âge est de 51 ans contre 67 ans pour les philatélistes. Une raison qui pousse Phil@poste à s'y intéresser mais cela ne vous aura pas échappé.
A l'instar des philatélistes, ils souhaitent que les timbres soient mis en « majesté » dans les bureaux de poste. Normal me direz-vous, les consommateurs aiment bien voir l'objet, être informés des nouveautés, etc.
Selon Phil@poste, les pistes pour séduire les collectionneurs-amateurs sont de deux ordres : Moderniser l'image du timbre en :
- l'associant à des partenariats réalisés avec des marques, à l'image de ce qui est fait depuis de nombreuses années avec les timbres « Coeur»,
- le rattachant à l'actualité,
- émettant des timbres plus tournés vers l'art contemporain,
- en renouvelant les thèmes comme avec les timbres BD, lesquels devraient être plus « corrosifs » et contemporains.
Poursuivre l'ensemble des initiatives de l'Adphile et les renforcer en:
- jouant sur la mode des tutoriels vidéos: les « tutos philatélie »,
- fournissant des kits du collectionneur,
- proposant un service d'estimation des timbres pour les héritiers de collections.
- éveillant grâce à des activités périscolaires, en organisant des ateliers créatifs à l'école.
Ainsi - et je ne fais toujours pas de commentaire - il faut faire « vivre » le timbre, pour l'instant jugé par les collectionneurs-amateurs trop petit, trop plat, pas assez « fun ».
Des pistes sont évoquées comme le recours à la 3 D, la réalité augmentée, la géolocalisation. Il serait possible d'envisager de nouveaux formats avec l'impression de timbres sur les objets du quotidien, des partenariats avec des artistes, l'encadrement de timbres grands formats pour la décoration.
Il faudrait aussi travailler sur la dimension souvenir en nouant des partenariats avec des musées et en distribuant sur place les timbres.
Dernier point mentionné, la nécessité de créer des ponts entre passion personnelle et timbre. Il est évoqué en outre des partenariats avec la Monnaie de Paris (mêmes émission de timbres et pièces) et la présence à des événements ciblés.
Voilà, chers amis, vous savez tout de ce sondage que nous aurons l'occasion de commenter ensemble.
Concernant le nôtre, dont je vous faisais part dans notre livraison de novembre, les résultats n'ont guère changé. Seul le classement pour le pays d'outre-mer est modifié. Si le Etats-Unis et le Canada se détachent nettement, en revanche le Brésil qui était arrivé en troisième position est relégué après les pays du Commonwealth. Le place du Brésil m'avait surpris - non que ce pays ne soit pas intéressant à collectionner - mais il me semblait les collectionneur n'étaient pas aussi nombreux qua le sondage le révélait. Concernant l'Asie, le Japon consolide sa position de premier. Vous nous avez proposé de nombreux sujets à traiter et avons d'ores et déjà orienté nos choix en traitant davantage les anciennes colonies. Un grand merci chers amis pour votre participation, vos conseils, suggestions. Qu'il est plaisant de constater que nous formons une grande et belle communauté de passionnés. Le second Atlas de la philatélie est presque achevé, je suis certain qu'il satisfera votre curiosité. D.D., un lecteur de Charente maritime, qui a reçu récemment une quantité impressionnante de timbres en vrac, m'a fait part de sa satisfaction d'avoir pu identifier une vignette rare grâce à notre hors-série. « Et dire que je pensais la mettre à la benne ! » m'a-t-il confié.
Bien que cette fin d'année soit chaotique, je vous souhaite, ainsi qu'à vos proches, d'excellentes fêtes de fin d'année. Je vous retrouverai avec plaisir en 2020.

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Toussaint COPPOLANI
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